Alestorm à l’Olympia Paris 2023

Avec Rumahoy, Wind Rose et Gloryhammer, Alestorm a retourné l’Olympia !

C’était un mini festival de Power Metal qui nous été proposé le 30 janvier dernier à l’Olympia avec quatre groupes pour partager l’affiche. Une occasion à ne surtout pas rater.

Rumahoy et le mur du son

Les pirates cagoulés du Capitaine Yarrface sont les premiers à monter sur scène avec la mission toujours très périlleuse d’ouvrir les hostilités. Si le groupe a pu compter sur un public assez réceptif, il a en revanche totalement été lâché par la technique et un son saturé au possible, rendant pratiquement inaudible l’ensemble du set. Difficile dans ces conditions de juger honnêtement la prestation de Rumahoy…

Wind Rose trop bon mais trop court

Wind Rose à l'Olympia de Paris le 30 janvier 2023

Le second groupe à débarquer sur scène est autrement plus attendu : il suffit de voir les nombreux t-shirts à l’effigie de Wind Rose pour comprendre que les Italiens commencent à se faire un nom dans le milieu.

Sans surprise, Wind Rose est venu défendre son dernier opus, l’excellent « Warfront », sorti l’année dernière. C’est justement « Army of Stone », un morceau de ce dernier, qui ouvre le show. L’occasion de constater que le titre est aussi efficace en live que sur l’album. Une entrée en matière qui permet de chauffer le public avant de balancer un « Drunken Dwarves » titanesque qui va littéralement retourner la fosse. Tout le talent de Wind Rose réside dans ce savant mélange entre morceaux épiques et morceaux festifs.

Compte tenu de son temps de jeu très restreint, Wind Rose se contente de présenter ses deux derniers albums sur scène, avec forcément que des classiques : « Mine Mine Mine » (à notre avis la meilleure chanson de Wind Rose), « Together We Rise » et, évidemment, l’incontournable « Diggy Diggy Hole », l’hymne de nos amis de la Moria.

Comme en 2020, Wind Rose nous a offert une prestation intense et réussie mais terriblement frustrante par sa durée. Clairement, le groupe jouit d’une popularité qui lui permet très largement d’occuper la tête d’affiche de sa propre tournée. On espère que ce sera le cas la prochaine fois car les Italiens le méritent amplement !

Gloryhammer : l’heure de vérité

Gloryhammer à l'Olympia de Paris le 30 janvier 2023

Des quatre groupes présents ce soir, Gloryhammer est probablement celui que nous attendions le plus. Il s’agit en effet de notre première fois depuis les fameux événements qui ont poussé Thomas Winkler vers la sortie et propulsé Sozos Michael comme chanteur du groupe. C’est donc sa prestation que nous sommes venus observer de près et pour l’occasion, nous nous sommes un peu éloignés des pogos pour profiter pleinement du spectacle.

Le décors reprend celui de la tournée 2020 et du dernier album en date du groupe,  « Legends From Beyond the Galactic Terrorvortex ». Après l’intro, le groupe attaque directement avec « The Siege of Dunkeld » et « Gloryhammer », deux morceaux qui sont déjà devenus des classiques. Sans surprise, la voix de Sozos Michael n’a rien à voir avec celle de son prédécesseur : plus claire et globalement mieux maitrisée, elle se relève en revanche moins puissante. Il est malgré tout difficile de ne pas comparer les deux prestations et à ce petit jeu, notre préférence va vers le premier interprète d’Angus McFife, qui était également plus charismatique sur scène.

Malgré tout, Sozos Michael ne démérite absolument pas et se révèle très bon sur le dernier single du groupe, « Fly Away », qui est parfaitement taillé pour lui. Gloryhammer en profite également pour nous annoncer la sortie de son prochain album pour l’été prochain et nous en dévoiler un morceau inédit, « Keeper of the Celestial Flame of Abernethy». Si cette chanson ne nous a pas spécialement marqué à la première écoute , il faudra attendre la version studio pour se prononcer.

Pour le reste, Gloryhammer a proposé un show classique mais efficace : le Hootsman est toujours aussi adulé par le public et « Universe of Fire » reste l’une des meilleures chansons de Power Metal de ces dernières années.

La setlist devrait subir un coup de lifting sur la prochaine tournée du groupe en incluant des morceaux tirés du nouvel album. Pour Sozos Michaels, ce sera également l’occasion de défendre ses propres titres, sans l’ombre de son prédécesseur. Affaire à suivre.

Alestorm, toujours aussi délirant

La tête d’affiche de ce mini festival de Power, c’est évidemment Alestorm. Les Écossais sont des habitués de la scène et de la France : ils étaient au Hellfest en juin dernier et passent régulièrement nous balancer leur bonne humeur en pleine tronche. La question mérite alors de se poser : est-il toujours intéressant de voir Alestorm quand on a déjà assisté à plusieurs concerts du groupe ? La réponse est oui. Malgré un style qui n’évolue plus, des chansons qui commencent à se ressembler et un dernier album raté, Alestorm reste une valeur sûre en live et la garantie d’un show réussi.

Déjà parce que le groupe peut compter sur un vivier de tubes incroyables : « Keeelhauled », Shipwrecked », « Mexico » ou « Nancy the Tavern Wench» pour ne citer qu’eux.

Ensuite parce que Chris Bowes et son équipage propagent une joie contagieuse et que leurs concerts sont d’incroyables foutoirs dans lesquels tout le monde chante à gorge déployée, même quand il s’agit de jouer « Tortuga », « Une chanson que personne n’aime » comme la présente (à juste titre) le Capitaine Bowes.

Enfin, parce qu’Alestorm nous a réservé une très belle surprise en ressortant de son tiroir le titre « Death Throes of the Terrorsquid », sorti en 2011 sur l’album « Back Through Time » et qui envoi du lourd avec son côté épique et sa partie façon Death Metal. Typiquement le genre de morceau que l’on ne s’attendait plus à ré-entendre sur scène.

Car oui, on pourrait reprocher au groupe de trop miser sur les titres festifs et débiles  comme « Cannonball » ou « Shit Boat (No Fans) » et inversement l’absence de morceaux classiques comme « 1741 The Battle of Carthagena » ou même « Captain Morgan’s Revenge ». Mais le fait est que ce sont bien les morceaux dansants et légers qui semblent être les plus appréciés par la majorité du public. « P.A.R.T.Y. » en est le plus bel exemple.

Toujours est-il qu’Alestorm a une nouvelle rempli sa mission : divertir ses fans et donner quelques courbatures à ceux qui se sont aventurés dans les pogos !

Pour terminer cet article, nous voudrions pousser un petit coup de gueule sur la qualité du son qui était clairement indigne d’un tel événement : voix souvent trop faible, mauvaises balances… il était souvent compliqué de profiter pleinement de chaque instrument. C’est dommage, d’autant que ce problème a quand même tendance à se répéter…

Résumé

Setlist :
1. Keelhauled 2. Pirate Metal Drinking Crew 3. Under Blackened Banners 4. The Sunk'n Norwegian 5. Alestorm 6. Cannonball 7. Hangover 8. Magellan's Expedition 9. Mexico 10. Tortuga 11. Nancy the Tavern Wench 12. Rumpelkombo 13. Shipwrecked 14. P.A.R.T.Y. 15. Death Throes of the Terrorsquid 16. Shit Boat (No Fans) 17. Drink 18. Zombies Ate My Pirate Ship 19. Fucked With an Anchor
AlexPMF
AlexPMF
Pirate des temps modernes chevauchant le monde sur son dragon, un violoncelle dans la main et une bouteille de bière dans l'autre. Mes références : Running Wild / Powerwolf / Gloryhammer / Rhapsody