Retour sur le concert de Powerwolf à Paris, un show monumental
Powerwolf aime la France et la France le lui rend bien : après Nantes il y a quelques jours, c’était à Paris hier d’accueillir la « grande messe du Heavy Metal », pour un show sold-out depuis des semaines en compagnie d’Hammerfall et de Wind Rose.
WIND ROSE
Après avoir été tête d’affiche de leur première tournée en 2023, Wind Rose était de retour à Paris, cette fois-ci dans le rôle de première partie. Il faut dire que sillonner l’Europe en compagnie du rouleau compresseur Powerwolf ne se refuse pas.
Bien qu’ayant sorti très récemment un nouveau et excellent album, « Trollslayer », Wind Rose n’a pas eu le temps de le défendre sur scène : avec un set très court de six titres, le groupe a logiquement misé sur l’efficacité afin de conquérir de nouveaux fans n’ayant jamais eu l’occasion de les voir ou même de les entendre.
Une formalité pour les Italiens, menés par le Pavarotti du Power Metal, qui comptent dans leur répertoire des morceaux calibrés pour le live : « Drunken Dwarves », « Mine Mine Mine » ou encore l’inévitable « Diggy Diggy Hole » ont retourné une fosse déjà grandement acquise à leur cause. «Rock and Stone », seul extrait du dernier opus, a également montré ses qualités en live. On espère avoir la chance de revoir les nains très vite dans le cadre d’une nouvelle tournée.
Bref, Wind Rose a fait ce qu’il fait de mieux : mettre l’ambiance et faire bouger le public. Si l’on devait regretter une chose, c’est l’utilisation parfois abusive d’une bande son sur les arrangements mais aussi sur la voix principale. Pas de quoi gacher la fête, fort heureusement.
HAMMERFALL
Changement d’ambiance pour le second groupe de la soirée avec les légendaires Suédois d’Hammerfall. Spécialisé dans les tournées Européennes qui ne passent que par l’Allemagne, Hammerfall est un groupe qui se fait malheureusement rare par chez nous et qu’il ne fallait donc pas rater.
Après presque trois décennies de carrière et treize albums au compteur, Hammerfall ne manque pas de cartouches pour proposer un set varié. Sans surprise, c’est « Avenge the Fallen », dernier opus sorti en août dernier, qui sera le plus mis en valeur avec trois titres plutôt efficaces : « Avenge the Fallen », « Hail to the King » et « The End Justifies ». Les fans les plus nostalgiques n’ont pas été oubliés avec quelques tubes tirés des premiers albums d’Hammerfall, considérés à juste titre comme les meilleurs du groupe : « Heading the Call » ou « Hearts on Fire » étaient évidemment de la partie.
Sur scène, le groupe n’a rien perdu de sa superbe : les musiciens sont précis et il règne une vraie atmosphère old school, sans débauche de pyrotechnie mais avec une réelle énergie. Au micro, Joacim Cans prend plusieurs fois la parole pour haranguer la foule. Malheureusement, le public n’a pas toujours répondu présent : « Let the Hammer Fall », titre emblématique du groupe, a ainsi sonné un peu creux lors du refrain. Le public de Powerwolf n’est peut-être pas le même que celui d’Hammerfall, difficile à dire.
Qu’importe, Hammerfall a sorti une prestation solide et à su profiter de son set assez long (douze chansons) pour proposer un bon best-of de sa carrière, privilégiant les titres percutants et fédérateurs qui ont fait son succès.
POWERWOLF
Powerwolf est probablement l’un des groupes dont nous parlons le plus sur Power Metal France : il faut dire qu’entre ses albums et ses tournées monumentales, Powerwolf s’est imposé comme l’un des plus grands groupes de Power à l’heure actuelle, titre qu’il se dispute avec Sabaton.
Assister au concert Parisien des Allemands était donc une évidence, mais après un dernier passage assez récent, en 2022, dans cette même salle, Powerwolf pouvait-il encore nous surprendre ?
La réponse est donnée dès le début : caché derrière un drapeau imitant les rideaux rouges d’une salle de théâtre, le groupe apparaît soudain au son de « Blessed ‘em With the Blade », avec un Attila Dorn bénissant la foule du haut d’un piédestal mécanique. Derrière, les écrans géants diffusent à nouveau des illustrations 3D des chansons ; d’autres écrans sont présents sur scène et les effets pyrotechniques pleuvent à foison.
Clairement, Powerwolf est une nouvelle fois monté d’un cran et la scène du Zenith semble parfois trop étroite pour contenir un groupe que rien ne semble arrêter.
Mené par un Attila Dorn devenu pratiquement bilingue et qui captive le public avec une facilité déconcertante, Powerwolf déroule les grands classiques de son répertoire : « Incence & Iron », « Army of the Night », « Armata Strigoi » ou « Demons Are a Girl’s Best Friend » sont des tubes qui prennent tout leur sens en live. Comme toujours, le public Français fait un boucan des enfers et le Zenith, plein à craquer, scande les refrains et participe à la fête. L’ambiance est au rendez-vous.
Dans ce déluge de classiques, Powerwolf a également proposé des titres tirés de ces derniers opus, « Call of the Wild » (2021) et surtout « Wake Up the Wicked », sorti cette année ; deux albums qui nous avaient moyennement convaincus. Sur scène, le constat est le même : la ballade « Alive or Undead » n’atteint pas le degré d’émotion de « Where the Wild Wolves Have Gone » et des morceaux comme « 1589 » ou « Heretic Hunters » s’avèrent bien moins efficaces. Résultat, pour la première fois, nous avons ressenti quelques baisses de rythme durant le concert. Rien de dramatique évidemment mais cela nous a confortés dans notre idée que les derniers albums de Powerwolf étaient moins inspirés que les précédents. Un sentiment très vite balayé par le rappel, qui aligne trois dernières claques avec « Sanctified With Dynamite », « We Drink Your Blood » et « Werewolves of Armenia ».
Comme toujours, Powerwolf a donc signé une prestation XXL, parfaitement exécutée et maitrisée de bout en bout. Avec une scénographie qui gagne encore en qualité, le groupe assume son statut de tête d’affiche du Power Metal, voir même du Metal tout court.