Après un premier album et un premier EP très intéressants, les américains de ShadowStrike sont de retour avec un deuxième opus riche et varié. Si vous n’avez pas peur des paysages colorés et lumineux, alors ouvrez le livre « Traveler’s Tales » à la première page et laissez-vous guider à travers ce beau voyage conté par le groupe.
Le Power Metal s’enrichit aux Etats-Unis
Quand on parle de Power Metal aux Etats-Unis, la plupart des gens peuvent se sentir rapidement confus face à l’étiquette musicale. A l’origine, le nom de Power Metal symbolisait un mouvement américain nommé « U.S. Power Metal », mouvement regroupant des groupes de Heavy Metal traditionnel similaire à la NWOBHM en Angleterre mais se démarquant par une certaine sonorité.
Le genre musical à part entière intitulé Power Metal est bien sûr imposé par Helloween au milieu des années 80. Le style de Helloween s’est implanté aux Etats-Unis dans les années 90 et 2000 avec premièrement Kamelot. Plus tard à la fin des années 2000 jusqu’à aujourd’hui, d’autres groupes dans la même veine se sont imposés comme Theocracy, Seven Kingdoms, les très récents jeunes de Prydain, et bien entendu ShadowStrike.
Une aventure dans un monde riche en couleurs
L’univers de ShadowStrike regorge de paysages à l’intérieur d’un imaginaire coloré. Rien qu’à voir la pochette de « Traveler’s Tales », on se doute que ce groupe ne va pas jouer du Black Metal. Musicalement, le caractère joyeux ressort donc énormément de la même façon que Freedom Call, Dragonforce, Majestica, Twilight Force, Fellowship etc.
Ce monde riche en couleurs est implanté dans les racines du groupe depuis ses débuts. Le premier album « Legends of Human Spirit » montrait déjà où ShadowStrike avait envie de nous emmener. Et là, à partir de ce deuxième opus, le voyage s’ouvre en nous proposant une performance musicale encore meilleure ainsi qu’une belle progression musicale du début à la fin.
A travers l’univers de ShadowStrike, il n’y a donc pas la moindre once d’obscurité ou de violence. Dès les premières notes de l’intro « The Path Untraveled » ainsi que sur le morceau qui suit « Broken Hearted Journey », cela dévoile d’emblée le caractère de l’opus ainsi que tous les ingrédients que le groupe va utiliser pour varier ses recettes au fil du déroulé musical. Les influences variées se distinguent par la puissance d’un Helloween, des orchestrations épiques et des multiples solos entre la basse qui rappelle justement Markus Grosskopf sur « Eagle Fly Free », la guitare électrique et le synthétiseur.
On entend également ces influences variées dans le très catchy « Miracle » qui se démarque en regroupant des mélodies joyeuses et un refrain mémorable, un tempo rapide très précis, ainsi qu’un dialogue de solos entre guitare électrique et synthétiseur rappelant la belle époque de Sonata Arctica ou de Stratovarius.
Une technicité digne de Dragonforce
Parmi l’ensemble des diverses influences forgeant la personnalité de ShadowStrike, l’extrême Power Metal de Dragonforce demeure la référence évidente du groupe rien qu’à l’écoute de la plupart des morceaux. L’introduction de « Decisive Battle » avec son long bend tenu amenant un morceau dynamique et très rapide nous rappelle facilement le groupe anglais.
Le morceau « Midsummer’s End » ne déroge pas à la règle non plus avec son thème mélodique à la guitare électrique faisant penser à « In a Skyforged Dream » de Dragonforce. L’énergie est présente et le refrain est accrocheur, l’influence Dragonforce est très présente mais la personnalité de ShadowStrike reste en avant.
On pourrait aussi mentionner « Winds of Change », titre ayant fait office de single pour l’album, par son introduction à la guitare sur une instrumentation rapide, le tout sur un chant comblé de chœurs à voix très claires entre du Majestica et du Twilight Force.
Et des orchestrations proches de Twilight Force
On l’a dit précédemment, ShadowStrike utilise beaucoup d’orchestrations épiques et Twilight Force est le premier nom qui nous viendrait à l’esprit si l’on devait mentionner les influences principales du groupe. La présence d’un orchestre symphonique aux sonorités joyeuses ressort à tout moment et le final « Woodland Nights » est un exemple parfait usant de ces orchestrations. Ce morceau de 8 minutes joue sur différentes parties entre variations musicales, mélodies entraînantes et refrain accrocheur. Parmi les diverses variations présentes, les solos de guitare rappellent clairement Lynd de Twilight Force, tout comme l’utilisation du carillon à un moment donné étant un élément typique du groupe suédois.
Pour ce qui est de l’atmosphère Symphonique, ShadowStrike semble aussi tirer ses influences du côté d’Avantasia en plus de Twilight Force. Cela se fait ressentir avec la ballade « Premonitions » apportant un air de comédie musicale par son duo mixte chanté, mais surtout avec sa suite « The Oracle », reprenant exactement le même thème tout en ajoutant l’instrumentation complète du groupe, une vraie pépite d’émotions. Ces deux morceaux ont Katie Peslis pour guest féminine, une chanteuse professionnelle américaine ayant participé à beaucoup d’orchestres symphoniques reprenant des musiques Disney, et ayant donné de sa voix pour des jeux vidéo tels que Far Cry 5 ou Battlefield 5.