Apostolica – Animae Haeretica

Chronique du second album d’Apostolica, “Animae Haeretica”

Après un premier album sorti en 2021, Apostolica remet déjà le couvert avec un second opus, « Animae Haeretica », qui ambitionne de se faire une place dans une année très riche en sorties de qualité. Allons-nous accorder notre bénédiction à cette nouvelle offrande ? Voyons ça tout de suite.

Un concept classique mais efficace

L’imagerie et la religion sont des données importantes de la musique Metal et Apostalica l’a bien compris. Ses membres, anonymes, se présentent le visage masqué et la tête encapuchonnée de noir, en référence aux Frères Apostoliques, une secte chrétienne fondée au XIIIème siècle en Italie par un moine qui terminera sa vie sur le bûcher à cause de ses mœurs peu en phase avec les préceptes catholiques.

Le concept n’est évidemment pas nouveau et rappelle ce qui se fait notamment chez Ghost ou Powerwolf. Le groupe Allemand est d’ailleurs la référence qui vient tout de suite à l’esprit à l’écoute d’Apostolica : outre des thématiques très proches, les deux groupes partagent également une appétence pour les cantiques à la sauce Power Metal, appuyés par une voix puissante et des claviers de cathédral. Difficile par exemple de résister à l’appel de « Rasputin », titre typiquement « Powerwolfesque », dont la mélodie et le refrain, d’une efficacité redoutable, forment un porte-étendard parfait pour l’album. Le mythique mage Russe trouve ici un hymne à la hauteur de sa légende.

Malgré ses apparences sombres, « Animae Haeretica » est en effet un album qui soigne sa partie mélodique. Le talent d’Apostolica en la matière est indéniable et à moins d’être allergique à l’orgue, difficile de ne pas apprécier le travail effectué sur « Gloria » ou « Angel of Smyrna » par exemple. Les riffs sont incisifs et les refrains ont du punch.

Un album aux influences variées

Musicalement, « Animae Haeretica » offre également une palette intéressante de sonorités aux influences variées. L’exemple le plus réussi est sans conteste « Black Prophets ». Avec son tempo lancinant et son ambiance particulièrement soignée, il en ressort un petit côté Doom à la sauce Ghost très réussi et parfaitement raccord avec la thématique de l’album. La encore, Apostolica fait preuve d’une belle maitrise des codes du genre et on aurait aimé retrouver d’autres titres du style sur l’album.

Si le Power Metal occupe évidemment une place de choix, il s’accompagne également d’un son Heavy caractéristique des productions Allemandes (« Fire », « Veritas »), moins rythmé mais plus lourd. Avec sa durée contenue de 45 minutes, l’album s’écoute donc facilement sans jamais lasser, malgré un ou deux titres passe-partout un peu en deçà du reste.