Top 10 des albums Power Metal de l’année 2018

Tendez l’oreille, l’année 2018 sonne le glas ! L’occasion pour nous de revenir sur les albums qui nous ont marqué cette année avec entre-autres Powerwolf, Orion’s Reign, Dire Peril, Frozen Land, Grave Digger… C’est parti pour notre Top 10 !

1- Powerwolf – The Sacrament of Sin

Sans surprise, Powerwolf rafle la première place de notre top 10 des meilleurs albums de l’année. Mais comment pouvait-on faire autrement ? Depuis plusieurs années maintenant, Powerwolf s’est en effet imposé comme l’un des plus gros groupes de Power Metal au monde et la sortie d’un nouvel album, trois ans après l’excellentissime « Blessed & Possessed », est un petit événement en soi. L’attente était donc énorme et le résultat à la mesure de notre impatience.

Loin de se reposer sur leurs lauriers, nos amis allemands ont une nouvelle fois placé la barre très haute en nous offrant un album aux mélodies accrocheuses, aux arrangements soignés et aux rythmes surpuissants. L’ensemble est magistralement porté par un Atilla Dorn au sommet de son Art. « The Sacrament of Sin » regorge de pépites qui font déjà parti des classiques du groupe, abondamment reprises en live à l’exemple de « Fire & Forgive », « Killers With The Cross » ou de « Demons Are A Girl’s Best Friend ».

Alors oui, on pourrait reprocher au groupe de ne pas prendre de risque et de rester toujours sur le même registre. Mais très franchement, nous n’attendons rien d’autre de Powerwolf que de nous livrer un Power Metal furieux, explosif et efficace. Et à ce petit jeu-là, rien de tel que qu’une Metal Mass pour nous rassasier…

À lire : [CHRONIQUE] Powerwolf – The Sacrament of Sin

2- Orion’s Reign – Scores of War

Autre choix unanime de notre part, celui de placer en bonne position de notre classement les grecs de Orion’s Reign, qui sortaient il y a quelques semaines leur second album « Scores of War ». La grosse claque infligée lors de la sortie des différents singles s’est par la suite confirmée à l’écoute de l’album. « Scores of War » est une véritable surprise, tant par la qualité de ses titres, de ses arrangements ou de sa production. Quelques incontournables de l’album : « Elder Blood », « The Grave Walker », « Together We March », « Nostos », « Ride To War ». Orion’s Reign offre ici un album au souffle épique et grandiloquent, servi par une ribambelle d’invités de renom comme Tim « Ripper » Owens, Mark Boals, Bob Katsionis, etc.

Avec l’arrivée de Dan Vasc au chant, le groupe semble enfin avoir trouvé le chainon manquant et mise désormais sur un peu plus de stabilité pour pouvoir bosser dans des conditions plus sereines. Espérons juste ne pas avoir à attendre trop longtemps (8 ans séparent les deux albums du groupe) avant d’avoir du neuf à nous mettre sous la dent. On est déjà impatients !

À lire : [CHRONIQUE] Orion’s Reign – Scores of War

À lire : [INTERVIEW] Orion’s Reign répond aux questions de Power Metal France

3- Judicator – The Last Emperor

On ne va pas vous le cacher plus longtemps, Judicator sont un peu nos chouchous à la rédaction. « The Last Emperor », sorti en mars 2018, est une vraie pépite. Judicator, c’est l’histoire de John Yelland (vocals) et de Tony Cordisco (guitar, backing vocals) qui se rencontrent lors d’un concert de Blind Guardian. Fans absolus de la bande à Hansi Kürsch, il n’est pas étonnant de retrouver chez Judicator la fibre blind guardiesque largement palpable sur l’ensemble de sa discographie. Avec quatre albums à son actif, Judicator s’applique à retracer des événements liés à notre Histoire avec un grand H.

« The Last Emperor » aborde le thème de la première croisade (1096-1099). Pour vous remettre dans le contexte (car vous n’étiez sans doute pas nés), cette croisade éclate alors que les Turcs refusent de laisser libre le passage aux pèlerins chrétiens vers Jérusalem. Cet album rend clairement hommage au style : un son très speed, des chants clairs et épiques, des solos déter. Bref, une belle salade de Power très bien orchestrée. Trois titres à écouter d’urgence : le titre éponyme « The Last Emperor », « Take Up Your Cross » et « Spiritual Treason » avec Hansi Kürsch de Blind Guardian qui vient soutenir John Yelland au chant. Une merveille !

À lire : [CHRONIQUE] Judicator – The Last Emperor

4- Dire Peril – The Extraterrestrial Compendium

Projet parallèle de Jason Ashcraft (guitariste de Helion Prime) Dire Peril met à l’honneur le domaine de la science-fiction. Il s’agit du premier album du groupe intitulé « The Extraterrestrial Compendium ». Côté chant, vous aurez reconnu John Yelland de Judicator ! Alliance intéressante ici avec un son vivement inspiré des univers de Blind Guardian et de Iced Earth. L’exemple parfait de cette inspiration : « Planet Preservation » qui fait sortir un son très lourd porté vers le haut par le talent vocal de John Yelland.

L’ensemble de l’album est une belle réussite d’autant plus qu’il rend hommage aux films de science-fiction qui ont inspiré le groupe. Une invitation au voyage à la fois brusque comme « Total Recall » (au solo dévastateur) et reposante à l’exemple de « The visitor ». À noter la participation de Britney Hayes (Unleash The Archers) sur l’excellent « Queen Of The Galaxy » et de Arjen Anthony Lucassen (Ayreon) sur « Journey Beyond The Stars ». Enfin, ne passez pas à côté de ce magnifique morceau qu’est « Blood in the Ice », l’un des plus fort de l’album. Et si finalement, la vraie révélation de l’année, c’était Dire Peril ?…

5- Brothers of Metal – Prophecy of Ragnarök

Ok pour celui-là, on a triché un peu. « Prophecy of Ragnarök » est un album sorti en 2017 mais n’ayant bénéficié d’aucune promotion ni même du soutien d’un label. L’album a toutefois été réédité en grandes pompes en cette fin d’année par AFM Records sous une multitude de supports physiques et digitaux. Considérons donc cet événement comme le véritable point de départ de la carrière des Suédois de Brothers of Metal.

« Prophecy of Ragnarök » est un album qui s’inspire directement de la Mythologie scandinave. Si le thème a été mainte fois abordé dans l’univers Metal au sens large, le groupe parvient toutefois à apporter une touche d’originalité, notamment via la singularité d’une formation composée de 8 membres, dont 3 chanteurs. C’est d’ailleurs cette alliance de voix masculines et féminines qui nous avait séduit au moment d’écrire notre chronique. En signant chez AFM Records, deux titres promos ont été choisis, nous permettant ainsi de plonger dans leur univers très second degré : « Prophecy of Ragnarök » et « Yggdrasil ».

L’influence de Manowar est évidente dans l’univers et l’imagerie du groupe, quitte à parfois en reprendre les côtés un peu clichés du «Putain de combattant de la mort qui vient pour tout niquer ». Toutefois, Brothers of Metal nous offre un premier opus fort convainquant et montre qu’il faudra à l’avenir compter sur nos 8 suédois un peu allumés. Le prochain album est déjà en route et on a forcément hâte d’y être !

À lire : [CHRONIQUE] Brothers of Metal – Prophecy of Ragnarök

À lire : [INTERVIEW] Brothers of Metal répond aux questions de Power Metal France

6- Frozen Land – Frozen Land

Encore un tout jeune groupe dans ce top. Direction cette fois-ci la Finlande pour un album singulier qui se démarque des autres par son style volontairement old school. Pas d’arrangements à outrance ni de fioritures ici, mais un son plus speed et brutal. L’exercice de style est totalement assumé et plutôt réussi. Frozen Land nous livre un album aux compositions solides qui plaira aux amateurs du genre. Comme pour les autres groupes cités précédemment, on espère que d’autres albums suivront très vite. À ne pas rater : « Loser’s Game », « Delusions of Grandeur », « The Rising », « Mask of the Youth ».

À lire : [CHRONIQUE] Frozen Land – First album

À lire : [INTERVIEW] Frozen Land – Le retour à l’âge d’or du Power Metal

7- Torian – God of Storms

Torian, c’est un peu l’ouragan de cette fin d’année. Toi, l’adepte de Dragon Force aux intonations oscillants entre Rhapsody of Fire, Twilight Force et Sonata Arctica, bienvenue dans le monde de Torian ! « God of Storms » est le quatrième album studio de la formation allemande. Tu aimes le Power Metal héroïque ? Torian t’offre 10 chefs-d’œuvre du genre. Rien n’est à jeter sur cet album, absolument rien ! Solos de guitare épiques, basse en folie, batterie électrisante, tout y est ! Ajoutez à cela l’utilisation de voix à plusieurs niveaux, les refrains sonnent comme des hymnes de champ de bataille repris en chœur par des milliers de soldats. Faites-vous une idée à l’écoute de « Old Friend Failure » et de « Far From Midian Sky ». Du lourd, du très très lourd…

8- Mob Rules – Beast Reborn

Les vieux de la vieille de chez Mob Rules qui ont sorti en août dernier « Beast Reborn », 9ème album de leur prolifique carrière. Au menu, un véritable retour aux sources pour le groupe avec des compositions puissantes aux accents de Power Metal symphonique et des arrangements efficaces. Comme toujours, les allemands font la part belle aux longs solos de gratte et à la voix de Klaus Dirks, qui tient la baraque sur chacun des titres.

Puisant son inspiration de thèmes très hétéroclites comme les croisades (« Children’s Crusade ») ou la guerre du courant alternatif/continu (« War of Currents »), l’album est une belle synthèse du talent de composition du groupe. En clair, à consommer sans modération.

À lire : [CHRONIQUE] Mob Rules – Beast Reborn

9- Grave Digger – The Living Dead

Ce qui est super avec Grave Digger, c’est que l’on reste sur un Power Metal des origines, qui tire plus sur le Heavy / Thrash que sur le côté épique / mélodique. En effet, à l’époque de sa formation, en 1980, le Power Metal, ça ne veut strictement rien dire puisque le terme n’existe pas. À l’époque, on parle plus de Heavy Metal traditionnel mélangé à du Speed Metal, voire du Speed Metal Melodic. Partons du principe que Grave Digger est resté à l’âge de pierre du Power Metal, avec un son plus brut, archaïque, moins arrangé et donc plus pur d’une certaine façon. « The Living Dead », 19^ème album studio de ces légendes allemandes (oui, encore l’Allemagne) en est la parfaite incarnation.

Le côté old school de cet album ne nous empêche pas de trouver sur la plupart des morceaux des refrains hymniques à l’exemple de « Blade of the Immortal » qui donne clairement envie de se ranger dans la bataille en hurlant le refrain à pleins poumons. « Shadow of The Warrior » et « Hymn of the Damned » sont aussi d’excellents exemples. À ne pas rater : « Fear of the Living Dead » et le drôlissime « Zombie Dance ».

10- Kamelot – The Shadow Theory 

Après 23 ans d’existence, Kamelot n’en est pas à son coup d’essai. Et force est de constater que même avec le temps, la machine ne semble pas faiblir ! En 2018, Kamelot a sorti son 12^ème album studio « The Shadow Theory » avant d’enchaîner avec une tournée mondiale à travers l’Amérique du nord, l’Europe, l’Asie et l’Océanie. La tournée va d’ailleurs continuer en 2019 avec un passage par Mulhouse (12.03.19) après avoir enflammé Paris, Toulouse et Lyon en septembre/octobre dernier.

L’album « The Shadow Theory » propose une thématique qui peut nous faire penser au 1984 de George Orwell. Il nous projette dans un futur où le peuple est distrait et piloté dans l’ombre par une élite. L’album incite les citoyens à être les seuls maîtres de leur destin. Dans sa globalité, l’album vaut le détour même si le côté électro parfois exacerbé peut agacer. Le mix electro-metalo-orchestral de l’opus n’en est pas moins efficace avec un Tommy Karevik très efficace au chant qui, depuis son arrivée en 2012, a clairement insuffler une toute autre dynamique à la formation. À retenir « Phantom Divine », « Amnesiac » et « Mindfall Remedy ».