Direction en terre inconnue où Dragony nous fait voyager à travers des territoires inexplorés regorgeant de belles surprises ! « Hic Svnt Dracones » marque un tournant remarquable pour le groupe qui arrive de plus en plus à se distinguer dans le monde du Power Metal !
Dragony, la nouvelle référence autrichienne
On ne connaît pas beaucoup de groupes de Power Metal en Autriche. En revanche, les groupes du genre provenant de ce pays sont des noms qui ne cessent d’évoluer et d’être connus par les fans. De manière générale, ils touchent particulièrement au Power Symphonique, Serenity et Visions Of Atlantis pour ne citer qu’eux, mais bien sûr Dragony aussi.
Dragony se fait progressivement un petit nom dans le milieu du Power. Les deux premiers opus « Legends » et « Shadowplay » maitrisent les codes du genre malgré peu d’originalité. Puis « Masters Of The Multiverse » a réussi à se démarquer fortement tout comme « Viribus Unitis » qui, dans la même continuité, a affirmé davantage le talent du groupe. Sans plus attendre, on va voir que cela continue avec une nouvelle facette au nom de « Hic Svnt Dracones » !
La renaissance du groupe autrichien
« Hic Svnt Dracones », littéralement « Ici se trouvent des dragons ». Il s’agit d’une formule latine utilisée en cartographie médiévale pour désigner des territoires encore inconnus voire dangereux. La pratique courante était de mettre des dragons, serpents de mer, ou autres créatures mythologiques sur les zones inexplorées d’une carte.
Au vu du nom, ce nouvel opus de Dragony cherche à nous faire voyager vers de nouvelles terres, riches en cultures diverses et varirées. Si l’on jette un œil à la pochette, vikings, dragons, dieux et nombreuses créatures semblent se croiser. Dragony va risquer sa vie à travers différentes contrées, mais l’expérience peut permettre au groupe de gagner de nouvelles compétences.
Début de l’aventure, une intro nommée « From the New World (1584) » lance un départ dynamique en reprenant le thème emblématique du 4ème mouvement de la symphonie « Du Nouveau Monde » de Dvorak, le groupe avait déjà repris un thème Classique auparavant sur « Viribus Unitis », avec « Le Beau Danube bleu » de Johann Strauss. S’enchaîne ensuite l’hymne « Dreamchasers » où on a la sensation que le Power Symphonique joyeux de Twilight Force et le style Opéra-rock d’Avantasia se croisent. Le dialogue entre la voix de Siegfried Samer, entièrement reconnaissable et d’une technique vocale bien meilleure, ainsi que la voix féminine et la voix growl, rajoute un peu de piment.
Dragony explore de nouvelles contrées et tente d’utiliser de nouvelles armes acquises durant le voyage. « The Einherjar (What Dreams May Come) », faisant référence à la mythologie nordique, use du Folk Metal en plus du Power. On accoste également sur une île inconnue avec « Dragon of the Sea » (Sic Parvis Magna) » entre son riff Heavy/Speed et son puissant refrain de Power, nous plongeant dans le contexte de la colonie de Roanoke dans les années 1580.
Les sujets sont vastes, l’ensemble musical aussi, « Hic Svnt Dracones » nous emmène loin. Dragony évolue, Siegfried Samer a une voix plus sublime encore qu’avant sans pour autant chercher des notes suraiguës comme Michael Kiske, et le groupe prend des risques assumées et maîtrisées. Une véritable pépite d’émotions se trouve dans le titre éponyme (Here Be Dragons), où l’on vit 9 minutes sans faute mêlant un piano Opéra-rock proche de Meat Loaf avec le style du groupe.
Une personnalité qui se concrétise encore
La personnalité de Dragony se concrétise encore et encore. Le précédent opus « Viribus Unitis » avait pu confirmer la direction prise par le groupe avec un Power Metal Symphonique joyeux et atypique sans trop d’orchestrations épiques contrairement à Twilight Force. Mais avec « Hic Svnt Dracones », le style de Dragony ne cesse de progresser, l’authenticité se retrouve à travers la voix de Siegfried Samer mais aussi dans le groupe.
En plus d’avoir brillamment osé prendre des risques, le groupe reste fidèle à lui-même avec un style ancré depuis quelques années. Le type de synthé Pop qu’on retrouve dans le tube « Twilight of the Gods » apporte au refrain une énergie faite pour pousser le public à sauter de joie lors des concerts.
Le synthé est un élément important à Dragony qui peut vouloir l’utiliser avec des sonorités Pop modernes façon Beast In Black. C’est le cas du mid-tempo « Perfect Storm » au refrain puissant et mélodique, tout comme le tube « Beyond the Rainbow Bridge » ayant fait office de premier single tout en convaincant les fans d’un nouvel opus de qualité.
Un nouvel album de Dragony n’est rien sans hymnes épiques. On a déjà évoqué « Dreamchasers », mais il est indispensable de citer « Silver & Blood » qui, en plus d’éléments épiques et joyeux propre au style Power Symphonique du groupe, a tout ce qu’il faut pour accrocher l’auditeur ce morceau puissant au refrain plus que prenant.