La référence autrichienne du Power Metal Symphonique rend hommage à un nouveau personnage historique ! Serenity nous emmène cette fois-ci à travers les œuvres picturales de l’artiste Albrecht Dürer et nous fait vivre, encore une fois, un voyage musical de qualité !
Serenity, un personnage historique du Power Metal !
Raconter des histoires fictives, que ce soit proche de l’heroic fantasy (ce qui est assez courant), de la science fiction ou encore d’autres thèmes distincts, est très courant dans le Power Metal. Mais parler de l’Histoire avec un grand « H » est également une possibilité et offre une multitude de sujets pour un grand nombre de groupes passionnés. Sabaton traite toutes les guerres historiques ayant eu lieu à travers le Globe, et Running Wild se concentre sur l’Histoire des pirates.
Quant à Serenity, le groupe a pour particularité de composer des chansons, voire un album complet, sur un personnage historique et son patrimoine. Ce personnage peut être un roi, l’album « Lionheart » raconte l’histoire de Richard Cœur de Lion, mais aussi un artiste tel qu’Albrecht Dürer, peintre allemand de la Renaissance étant le sujet principal du dernier album « Nemesis AD ».
Le peintre Albrecht Dürer continue sur le même chemin
Ce n’est pas la première fois que Serenity met à l’honneur un peintre sur tout un album, le très bon « Codex Atlanticus » a évoqué l’histoire de Léonard de Vinci et son héritage. Après cela, on a eu l’excellent « Lionheart », proposant un Power Metal riche et énergique faisant de cet opus une perle parmi les plus grandes du genre, ainsi que son successeur « The Last Knight ».
Marco Pastorino, second guitariste ayant rejoint le groupe à partir de ce dernier opus, a dit lors de notre récente interview que les albums de Serenity n’étaient pas liés. Et pourtant, quand on sait qu’Albrecht Dürer a été patronné par l’empereur Maximilien 1er (personnage thème de « The Last Knight ») en 1512, et que ce dernier a eu droit à une œuvre en 1519 représentant son portrait de la part du peintre en question, on peut trouver un lien !
Au niveau de la qualité musicale, la connexion entre « Nemesis AD » et son prédécesseur est au rendez-vous. Le mid-tempo « The End of Babylon » par son introduction acoustique, ses chœurs et son refrain aux accents mélancoliques peut justement rappeler le titre « Souls and Sins ».
Mais ce nouvel album peut aller plus loin et se rapprocher même de l’excellence de « Lionheart ». Le titre « Ritter, Tod und Teufel (Knightfall) » (titre allemand original de l’œuvre « Le Chevalier, la Mort et le Diable » au passage) reprend les mêmes codes d’un Power Metal puissant, tout comme « Sun of Justice », par sa vitesse et son refrain catchy, se démarque comme un des meilleurs morceaux de l’album.
Du Power Metal Symphonique avec diverses influences
Serenity fait partie de cette catégorie de groupes exceptionnels qui arrivent à faire en sorte que les albums se distinguent musicalement, sans pour autant perdre son style. Bien qu’on retrouve des liens avec le passé, « Nemesis AD » se démarque comme ses aînés. Rien qu’à l’originalité de l’introduction « Memoriae Alberti Dureri », à savoir un chœur d’enfants chantant dans une église, on peut le remarquer.
Qui dit « Power Metal Symphonique » dit Rhapsody, et pourtant le style de Serenity on a toujours été très loin du groupe italien. « The Fall of Man » se rapproche de la belle période de Kamelot. Roy Khan, l’ancien chanteur du groupe est d’ailleurs en guest sur ce titre, les sonorités du morceau s’expliquent sûrement. Le titre « Nemesis » rappelle aussi Kamelot par ses mélodies orientales sans s’éloigner de Myrath par ailleurs.
La ballade « Crowned by an Angel » fait se croiser un Avantasia et des sonorités très Pop. Il en est de même pour « Soldiers Under the Cross » aux influences plus Symphonique et Folk tout en donnant un accent Pop. Ces deux titres seront subjectivement discutés par certains qui sauront les apprécier et d’autres qui les considéreront comme des ballades dispensables.
Et bien sûr, comment ne pas évoquer « Reflections (of AD) » ? Le plus beau morceau de cet album ! Une pépite de 8 minutes regroupant le Power Metal de Serenity par sa puissance, sa vitesse et ses mélodies, tout en étant combiné avec des éléments bien entendu Symphonique, mais aussi de Prog, de Pop et même de comédie musicale ! Tout cet ensemble moderne est couplé d’un refrain aux sonorités AOR aussi entraînant qu’un refrain de Power. Marco Pastorino l’a dit, durant notre interview, que Serenity joue Power Metal avec diverses influences, et c’est vrai. Le résultat est beau !