Cycles of Pain est le dixième album des mythiques Angra. Le groupe de Power metal brésilien effectue un retour remarqué en présentant un album technique, très bien produit et d’une grande qualité. Chronique
Angra, un groupe parmi les plus grands
Avec maintenant 10 albums au compteur, le groupe originaire du Brésil est un incontournable de la scène Power metal et d’une manière générale du metal. Car si Angra ne coche pas toutes les caractéristiques d’un groupe de Power à la Helloween ou HammerFall, il fait parti de la grande famille du style.
Formé en 1991, Angra amorce une énorme claque avec un premier album “Angels Cry“, qui laisse des traces. Le style ? Du Power/Speed mélodique, avec des morceaux techniques qui ne laissent pas indifférents. Si dans un premier temps le groupe semble marcher sur les pas d’Helloween, le style évolue dès le second album avec “Holy Land” sorti en 1996, vers le metal progressif, c’est à dire, vers un style plus complexe, qui se veut plus sophistiqué, avec des variations de rythmes et de mélodies.
La machine Angra est lancée ! La discographie du groupe, riche, présente des albums incontournables comme “Rebirth” de 2001, qui est le troisième du groupe.
Angra c’est aussi une figure, et surtout une voix, celle du regretté Andre Matos, chanteur du groupe, et décédé en 2019, laissant orphelins toute une génération de Power metalleux.
Un style quasi unique dans le Power metal
Angra se distingue de la plupart des groupes de Power metal par son style : l’alliance entre un Power/speed du début, celui des années 80, et le metal progressif, celui des années 90 qui a émergé progressivement avec des groupes comme Dream Theater ou Tool.
Ce style, le Power/Prog est quasi unique dans le Power metal, et fait d’Angra un groupe presque unique, qui pourra rebuter ceux qui apprécient davantage le bon Heavy/Power fait de testostérone ou au contraire celui très symphonique à la Fairyland.
“Cycles of Pain”, le nouvel album du groupe représente parfaitement ce style si singulier du groupe. Pendant près de 58 minutes, la formation brésilienne nous transporte et nous fait voyager par tous les styles. Fabio Lione (ex Rhapsody), tient le micro, et a mis la patte à l’écriture de l’album.
Un juste équilibre entre le Power, le Prog et les sonorités brésiliennes
Angra a choisi comme fil conducteur de son nouvel album, la douleur. Sans doute la disparition de son leader mythique a laissé des traces. Tout au long de cet opus, on peut en effet ressentir une lourdeur et un mythisme très marqué, parfaitement illustré par la richesse du metal progressif qui ne cesse de varier les rythmes.
Douleur, spiritualité, religion …. si Angra nous entraine dans les méandres de l’introspection, ce n’est pour autant pas au détriment d’un rythme élevé et d’un jeu musclé. Ainsi par exemple “Generation” Warriors” nous ramène au Power des origines : le mélange du heavy et du speed caractérisé par la brutalité de la batterie et par un jeu de guitares rapide. Autre exemple, “Gods of the World” et ses refrains épiques qui sont scandé comme des hymnes sont une réussite de composition. Angra n’a pas tourné la page du Power metal et le démontre.
Bien entendu le metal progressif n’est jamais très loin. “Here in the Now” et son côté psyché, “Times of Changes Part II“, vraie réussite musicale, est un très beau titre varié qui ne laisse pas place à l’ennuie. A contrario, la balade prog’ “Cycles of Pain” n’est pas le plus grand titre de l’album. Cette chanson met notamment en avant le gros défaut de Fabio Lione sur cet album : il chante du nez, rendant un résultat un peu lancinant.
Enfin, du côté des titres détonnant, nous pouvons citer “Vida Seca” chanté en portugais, qui nous laisse une impression de musique “tropicale”, pas désagréable. “Faithless Sanctuary“, titre particulièrement réussi commence avec des sonorités qui semblent nous plonger dans la dangerosité de la jungle, avec ses bruits d’animaux sauvages et par une musique qui s’emballe et accélère comme pour annoncer un danger imminent.
Nous terminons cette chronique avec “Tears of Blood” dernier titre de l’album, qui fait figure de chanson unique sur l’album. Un style sombre, qui nous captive par son côté féérique et fantastique. La chanteuse américaine Amanda Sommerville prête sa voix pour chanter cette balade qui conclue un très bon album, particulièrement riche.