A quelques jours de la sortie du nouvel album de Hammer King, nous avons eu la chance de pouvoir discuter longuement avec le très symphatique Titan Fox V, chanteur et leader du groupe. De quoi en apprendre beaucoup sur ce futur opus !
Interview réalisée en visio en mars 2024. Nous remercions nos partenaires de Sounds Like Hell pour l’organisation.
1/ Hammer King sera de retour fin mars avec un nouvel album, « König und Keiser », qui continue la saga du Roi au marteau, le personnage principal de votre musique. Pourquoi avoir choisi de poursuivre cette histoire pour votre prochain opus ?
Quand tu es un musicien, tu n’as pas d’autre choix que de continuer à faire ce que tu sais faire.
Notre concept avec le « Hammer King », c’est un concept que tu peux emmener partout. Regarde Iron Maiden, ils ont transformé Eddie en cyborg dans « Somewhere in time » ! Donc on pourrait emmener le roi dans l’espace par exemple, il y a tellement de choses qui pourraient lui arriver.
Ce qui est intéressant c’est qu’en réalité on ne pense pas vraiment à ce genre de chose, ça arrive tout simplement.
2/ Dans cet album, le personnage du Roi devient de plus en plus puissant, au point de devenir empereur. On ne pourrait pas y voir un parallèle avec la carrière du groupe, dont la popularité grandit d’album en album ?
Je l’espère ! Le concept de l’album c’est que le Roi, qui devient de plus en plus puissant, va toujours essayer de conquérir plus de pays et c’est exactement ce que nous essayons de faire quand nous sommes en tournée et j’espère que nous allons conquérir de nouveaux fans !
3/ « König und Keiser » est également le nom d’une chanson de l’album, qui est d’ailleurs l’une des meilleures selon moi. Cette chanson a la particularité d’avoir quelques paroles en Allemand, ce qui est inhabituel chez Hammer King. Tu peux nous en dire plus sur la genèse de ce morceau ?
Pour cet album, je me souviens que j’avais une chanson, dont le titre était « Infinite King ». La chanson était différente des autres et je me souviens avoir commencé à chanter en Allemand, ce que je ne fais jamais habituellement, car je n’aime pas trop ça. Bref je suis allé au studio, j’ai enregistré la chanson et je l’ai faite écouter à notre batteur en lui disant « Je n’arrive pas à trouver de paroles en Anglais car cela sonne trop petit » et il m’a répondu « Je l’aime bien en Allemand, pourquoi ne pas essayer ? » et donc nous sommes partis la dessus pour le refrain, « König und Keiser » (Roi et Empereur) et en y ajoutant quelques paroles en plus.
Ce qui est intéressant c’est que les personnes en dehors de l’Allemagne qui ont écouté ce titre l’ont adoré alors qu’en Allemagne c’est l’inverse. Les gens nous disent « Vous ne pouvez pas faire ça, les autres pays vont détester ça » et je leur ai répondu « Vous avez déjà entendu parler de Rammstein, je crois qu’ils sont assez populaires non ? ».
4/ Avec trois albums depuis 2021, on peut dire que vous avez une productivité assez énorme. Comment se passe votre processus créatif ? Vous êtes toujours en train d’écrire ou de composer ou parfois vous avez besoin de vous poser et d’être focalisés sur l’écriture ?
Je pense que ça peut être les deux. Souvent je n’ai pas une idée qui me vient mais un besoin de prendre la guitare. C’est seulement après que l’idée apparaît.
Pour cet album, quelqu’un est venu nous voir en nous disant « Warkings voudrait faire une tournée avec vous et ce serait bien que vous ayez un nouvel album pour mars ». On a dit ok sauf qu’on était en juin (2023) et qu’on avait 0 chanson ! Donc on s’est réunis et on était assez inspirés et au bout de cinq ou six semaines, on avait déjà une quinzaine de titres.
D’une manière générale, je dirais que j’aime écrire des chansons mais que je suis également content quand ce travail est terminé.
5/ Vous avez donc écrit plus de titres que ceux qui composent l’album. Comment vous choisissez les morceaux du coup ? Quels sont les critères pour faire une bonne chanson de Hammer King ?
Très bonne question ! En fait, il y a des chansons que tout le monde dans le groupe aime mais ça n’aide pas forcément pour le choix final.
Je dirais que je suis assez bon pour choisir une setlist. Par exemple, je sais quelle chanson est parfaite pour ouvrir l’album et quelle autre est très bien pour le clôturer.
Pour cet album, c’est « Hailed by the Hammer » qui ouvre car c’est une chanson puissante avec de l’impact et pour finir c’est « Gates of Atlantia » car tu ne peux pas mettre une chanson de 7 minutes en plein milieu de l’album.
Pour nous une bonne chanson est une chanson qui est bonne à jouer en live donc nous voulons des morceaux « catchy », avec l’accent mis sur la partie vocale et un refrain que tout le monde peut chanter.
Typiquement, on avait une autre chanson en allemand que tout le monde aimait dans le groupe mais qui ne figure pas sur l’album car elle était trop lente et n’allait pas avec les autres.
6/ Avec une telle production de chansons et d’albums, est-ce que vous avez quand même le temps pour prendre du recul sur votre musique et corriger des choses d’un album à l’autre ?
Oui évidemment. Par exemple quand on a sorti « Kingdemonium » en 2022, on s’est dit que c’était un album « entier » c’est à dire que si tu écoutes l’album du début à la fin, ça fonctionne très bien, mais il y a des chansons que l’on ne peut pas jouer en live parce qu’elles sonnent mieux sur l’album avec tous les chœurs, les orchestrations, la production etc… Donc pour ce nouvel album, on voulait repartir sur quelque chose qui puisse être joué en live.
7/ Et puis d’autres groupes l’ont fait avant vous. Je pense à Motörhead qui avait également une discographie hors norme.
Exactement ! Saxon est l’un de mes groupes préférés, ils ont sorti un nombre impressionnant d’albums et la qualité est toujours là.
Pour moi, le Heavy Metal est une musique où parfois il ne faut pas trop se poser de questions. Tu y vas à fond ! Dans les années 70 ou 80, tu as des groupes comme Saxon, Judas Priest ou Motörhead qui sortaient parfois deux albums par an mais qui avaient toujours la même énergie et ces albums sont des classiques grâce à cet esprit.
8/ Il y a une autre chanson que personnellement j’adore c’est « King of Arabia ». Avec son riff très oriental, elle dégage une ambiance très particulière et elle se démarque vraiment du reste de l’album. Quelle est l’origine de cette chanson ?
Je dois dire que c’est la meilleure interview que j’ai faite parce que tu aimes « King of Arabia » qui est juste ma chanson favorite ! Donc c’est cool à entendre parce que dans le groupe, ce n’est pas la chanson préférée de tout le monde.
Pour moi ce titre donne une superbe couleur à l’album. Au moment de l’enregistrer, j’ai pensé que cette chanson devait avoir un solo qui sonnait un peu comme du Ritchie Blackmore. J’ai pris la guitare, j’ai enregistré une seule prise et c’est celle que tu retrouves sur l’album ! J’aime l’esprit de cette chanson, c’est vraiment spontané.
9/ Cet album, comme le précédent, a été enregistré au studio Greywolf, qui est le studio de Charles Greywolf de Powerwolf. Pourquoi avoir choisi cet endroit en particulier ?
Pour une raison très pratique : il habite à côté ! On connaît Powerwolf depuis une dizaine d’année. Charles est un type génial et un très bon ami, on lui fait vraiment confiance.
Travailler au studio Greywolf c’est à mi chemin entre des vacances et un camp militaire parce qu’il est très exigeant mais aussi très gentil ! Donc on ne voulait pas changer de lieu pour enregistrer.
10/ Et peut-être qu’un jour on vous verra en concert avec Powerwolf !
Ce serait vraiment cool. C’est un groupe qui grandit et grandit et ça nous aiderait beaucoup et je sais que Charles aimerait bien mais bon, c’est aussi une question de business…
11/ Pour cette question, j’ai besoin de toute ton imagination. Si demain tu devais te réveiller avec les mêmes pouvoir que le Roi de vos albums, qu’elles seraient tes premières décisions ?
Mettre fin aux guerres, aux destructions de l’environnement et à la cruauté envers les animaux.
12/ Tu serais tout l’inverse du personnage en fait !
Oui mais c’est une question très « philosophique ». Quel est le meilleur système politique pour l’être humain ? C’est surement la démocratie mais en même temps les gens ont tendance à devenir très vite égoïstes quand il est question d’argent et de pouvoir et ils agissent contre l’intérêt général.
Donc dans un monde parallèle, un roi qui ferait tout pour son peuple et jamais rien contre son peuple serait la meilleure option, mais évidemment l’histoire nous a prouvé le contraire et que ça ne se passait jamais comme ça.
13/ Vous serez bientôt en concert à Paris pour votre première scène en France. Que peut-on attendre de Hammer King pour l’occasion ?
Je vais essayer de parler Français sur scène ! Je n’ai pas beaucoup de temps pour travailler d’ici le concert mais je pense que ça va le faire. Je parlais bien Français avant mais c’était il y a 20 ans et j’ai tout oublié ou presque à force de ne pas pratiquer.
Evidemment on va jouer plusieurs chansons du nouvel album et je pense que vous verrez un groupe qui est absolument heureux d’être là.
14/ Dernière question : j’ai lu à plusieurs reprises que le groupe prétendait être originaire de Saint-Tropez ? D’où vient cette rumeur ?
Alors, quand on a commencé avec Hammer King, on voulait se couper de tout ce qu’on avait fait avant, c’est d’ailleurs pour ça qu’on a pris de nouveaux pseudonymes. Et on s’est dit, « Ok on ne devrait pas dire que l’on vient d’Allemagne » et quelqu’un a dit « On a qu’à dire que l’on vient de Saint-Tropez ! ».
Ce qui drôle, c’est que lors de nos premiers concerts, on parlait en Anglais aux gens, même en Allemagne, et j’essayais de prendre un accent Français quand je parlais. Et un jour, pendant un concert à Kaiserslautern, il y avait un fan qui était venu de France et il a commencé à me parler en Français et évidemment je ne comprenais rien ! J’ai dû lui avouer que nous n’étions pas de Saint-Tropez…
Merci à toi pour l’interview. On se verra surement en octobre prochain à Dijon pour le Rising Fest !
