Le Power Metal était une nouvelle fois à l’honneur ce mardi 30 janvier 2024 avec le passage de la tournée « Glory and the Beast », sur la mythique scène de l’Olympia. Une date à guichets fermés qui prouve, à ceux qui en doutait encore, que le Power est bien l’un des genres les plus populaires du moment.
Brothers of Metal
Le retour de Brothers of Metal en France était très attendu, le groupe s’étant produit pour la première (et unique) fois chez nous en 2020, juste avant l’épidémie de COVID.
Manque de chance, le groupe a enchainé les problèmes sur cette tournée : il y a quelques jours, le bassiste Emil Wärmedal se blessait au pied lors d’un concert. Un pépin qui ne l’a toutefois pas empêché de tenir sa place sur scène. Plus gênant, quelques heures avant le concert, on apprenait que la chanteuse Ylva Eriksson était malade et qu’elle ne pourrait pas être présente au concert Parisien. Un véritable coup dur pour le groupe qui évolue certes avec 3 vocalistes mais dont Ylva Eriksson est la pièce maitresse.
Sur scène, Joakim Eriksson et Mats Nilsson se démènent comme ils le peuvent, les parties chants de Ylva Eriksson étant jouées sur une bande son (et cette dernière étant symboliquement représentée par une photo). Malheureusement, cette solution s’avère impossible à tenir sur plusieurs titres chantés principalement par la talentueuse vocaliste. Résultat, pas de « Yggdrasil » ou de « Berserkir » et un set réduit à 6 petites chansons, contre 9 voir 10 sur les autres dates de la tournée.
C’est dommage car en dehors de ça, le groupe n’a pas perdu de son énergie, comme sur les excellents « Njord » ou encore « Prophecy of Ragnarok ». On espère que ce n’est que partie remise et que le public Français pourra très vite retrouver Brothers of Metal sur scène, et au complet !
Gloryhammer
Après avoir vu Gloryhammer à l’Olympia en janvier 2023, puis au festival Alcatraz en août et enfin à l’Epic Fest, au Danemark, en janvier de cette année, on se demandait ce que l’on pourrait bien vous raconter de plus sur Gloryhammer, pour ce quatrième concert en l’espace d’un an.
Et bien figurez-vous qu’il y a quand même des choses à dire.
Déjà, Gloryhammer a sorti le grand jeu, avec un château fort en guise de décor. Et ça en jette en max, il faut bien l’avouer. Le groupe bénéficie d’une popularité grandissante et il commence à mettre les moyens sur sa scénographie.
Ensuite, parce que le groupe a livré une prestation solide et pleine de maitrise. Très décrié au départ, y compris par nous, Sozos Michael, (le nouveau vocaliste du groupe pour ceux qui auraient hiberné), a réussi son pari de s’imposer derrière le micro. Si sa voix et son style seront toujours sujets au débat, il faut bien reconnaitre que sa bonne humeur est communicative et qu’il a su trouver son style et s’accaparer les chansons.
Au niveau de la setlist, peu de changements au programme, avec évidemment un gros focus sur le dernier album du groupe, sorti en 2023. On notera quand même le morceau « Fife Eternal », joué pour la première fois chez nous. Le reste du set, composé des classiques du groupe, a une nouvelle fois embarqué le public sans aucun problème.
Bref, on a encore vu Gloryhammer et on a encore apprécié.
Beast in Black
Dernier groupe a monter sur scène, Beast in Black était probablement le plus attendu de la soirée. A l’image de Gloryhammer, les Finlandais ont mis les petits plats dans les grands avec une scénographie immense, composée d’une énorme tête de tigre au centre, entourée par deux torii (portails japonais, merci Wikipédia) de chaque côté. La batterie, elle, surplombe l’ensemble, pour un résultat visuellement réussi.
Avec son style si caractéristique mélangeant le Power, le Heavy et les sonorités 80’s, Beast in Black n’a aucun mal à mettre l’ambiance à l’Olympia : que ce soit avec « Blade Runner » en ouverture, « Sweet True Lies » ou encore le délicieux « One Night in Tokyo », le public se donne à fond et le concert tourne vite à la fiesta généralisée et haute en couleur.
Pourtant, plusieurs choses nous gênent sur la prestation du groupe, à commencer par la prestation de Yannis Papadopoulos. Assez limité vocalement, avec un manque de puissance et de justesse assez frappant, ce dernier n’arrive pas non plus à monter dans les aigus comme il le fait en studio et préfère ainsi laisser une bande son faire le travail sur plusieurs titres : le refrain de « Blade Runner » ou celui de « Beast in Black » pour ne citer qu’eux. Une méthode assez éloignée de ce que l’on pourrait attendre d’une prestation live.
Heureusement pour nous, Yannis Papadopoulos parvient quand même à interpréter correctement une partie de sa setlist, notamment sur la seconde partie du concert (« Hightway to Mars », « Moonlight Rendez-vous »).
Autre sujet de mécontentement, l’absence d’un véritable claviériste sur scène. La encore, c’est une bande son qui assure les arrangements et c’est dommage car les claviers occupant une partie majeure des chansons du groupe, l’apport d’un véritablement musicien ne pourrait qu’être bénéfique, l’intérêt du spectacle vivant étant justement de proposer des versions différentes que sur les albums.
Malgré cela, on passe quand même un bon moment avec les Finlandais sur scène grâce à une discographie forte de trois excellents albums et des tubes à foison. Le public avait l’air ravi, et au final c’est bien ce qui compte.
Le son de l’Olympia : bis repetita
Malgré son statut de salle mythique, l’Olympia est loin de faire l’unanimité au niveau de la qualité du son proposée. Déjà l’année dernière, lors de la tournée Alestorm/Gloryhammer/Wind Rose/Rumahoy, des problèmes flagrants avaient été signalés. Et bien rebelote cette année avec un mixage souvent aux fraises (chanteurs à plusieurs reprises inaudibles) voir même un plantage total du son chez Beast in Black, entrainant l’interruption du concert pendant quelques minutes…
Encore une fois, une prestation inadmissible pour une salle de ce calibre.