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Interview avec Phoebus the Knight

Les membres de Phoebus the Knight de gauche à droite : Noémie Allet (chant, basse), Adrien Djouadou (guitare), Axel de Montalembert (chant), Adrien Guingal (guitare) et Guillaume Remih (batterie) ©Faallaway

Notre interview du jour nous transporte à l’époque de la Révolution Française, où se mêle créatures fantastiques et personnages historiques. Une épopée épique et symphonique que nous raconte Adrien Djouadou, Noémie Allet et Axel de Montalembert, trois des cinq membres du groupe.

Thème 1, Phoebus the Knight un groupe de Power metal symphonique

1- Quel est le style musical de Phoebus the Knight ?

Adrien Djouadou (compositeur et guitariste du groupe): On fait majoritairement du Power metal symphonique. On s’inspire de groupes comme Nightwish et Rhapsody of Fire. Mais on a aussi voulu aller plus loin en mettant du Death mélodique et du Black symphonique. Il y a une inspiration très gothique à la Cradle of Filth.  

2Votre univers me fait également un peu penser à celui de Fairyland, groupe de Power symphonique français !

Noémie Allet (chanteuse et bassiste du groupe) : Fairyland c’est un monument, c’est un pilier du Power symphonique, je les hisse dans les plus grands groupes du genre. D’ailleurs, on avait rencontré le compositeur du groupe Philippe Giordana. (Note: Philippe est décédé le 21 octobre dernier.)

Adrien : Avec Philippe on avait quelques projets ensemble, on avait envoyé un mail à Fairyland pour jouer avec nous, il étaient chauds mais étaient en préparation de leur album donc cela n’a pas pu se faire. On a une grande affection pour ce groupe, Phillipe était un mec génial.

3- Axel, dans cet EP vous alternez entre un chant semi-lyrique et un chant growlé. Le passage d’un style à l’autre est-il difficile ? Votre performance m’a fait penser à Tarja de Nightwish pour la partie lyrique.

Axel de Montalembert (chanteur et fondateur du groupe) : C’est le besoin d’incarner les personnages de Phoebus le chevalier et de … la Bête qui m’a poussé à apprendre tardivement le growl auprès d’Adeline Bellart. Je voulais pouvoir rythmer les morceaux à travers différents styles vocaux. C’est très loin d’être évident. Il me faudra de nombreuses années encore pour devenir un maître de cette gymnastique. Pour ce qui concerne Tarja, c’est en écoutant le concert “End of an era” par une nuit d’été en Catalogne en Juillet 2012 que j’ai pris la décision que j’allais apprendre à chanter et que j’allais fonder un groupe de métal symphonique.

4- Noémie, vous officiez en tant que bassiste du groupe, mais également en tant que chanteuse, c’était une volonté particulière d’avoir cette double fonction ?

Noémie : A la base je suis chanteuse et je suis prof de chant de variété. La basse j’ai commencé pour faire Phoebus, j’avais envie de faire un instrument et il y avait une place pour que je puisse tenter ma chance. J’avais envie de chanter aussi. Adrien : Pour la petite anecdote, Noémie n’a mis que 4 mois pour apprendre à jouer de la basse, elle était motivée.

5 – Adrien, tu es le compositeur musical du groupe. Comment travailles-tu ?

Adrien : Pour composer j’utilise des librairies de sample. Beaucoup de groupes utilisent le même procédé, Rhapsody of Fire, Nithtwish, Epica . Ce sont des outils pour les compositeurs de musiques de films ou ce genre de choses-là. Cela me permet de programmer l’orchestre, d’utiliser des nuances pour les phrasés. Ce sont des instruments virtuels, ça casse un peu la magie mais c’est plus pratique pour composer et enregistrer un orchestre complet. Cela me permet d’avoir accès à une multitude d’instruments. Par exemple, sur le premier titre de notre EP “The Fall of Baraz Dûm”, j’utilise des cornemuses, c’est un choix imaginé pour représenter les Nains, et l’Islande (là où commence cette histoire avant d’arriver en France).

Thème 2, Une histoire qui se déroule sous la Révolution Française

5- Vous vous êtes lancé dans une histoire originale, conceptuelle basée sur la Révolution française. Quelle est cette histoire ?

Adrien : L’univers de Phoebus the Knight se situe à l’époque de la Révolution, mais ou le macrocosme magique existe. Il y a des créatures magiques, des elfes, des fées, des démons, des sorcières ou bien encore des nains. Une part des humains font partie de ce monde magique, ce sont des chevaliers d’Heliopolis, qui sont des alchimistes.

Noémie : On est dans une histoire qui se base autour de deux antagonistes, Phoebus qui représente la Justice, le Bien. Le mal, la destruction, la soif de pouvoir est représentée par une Bête. Axel (le chanteur principal) utilise une voix gutturale pour la représenter.

6 – Pourquoi placer votre histoire à la Révolution Française ? C’est une période historique très clivante.

Axel : C’est sans doute parce que c’est très clivant que j’ai choisi cette période historique précisément. C’est à la fois, une période extraordinaire où les idées des lumières vont pouvoir se concrétiser à travers la fin des privilèges et le rayonnement des valeurs universalistes mais aussi, dans un second temps l’invention du premier régime totalitaire de l’histoire. La révolution et la terreur qui a suivi ont changé notre pays et l’avenir du monde, nous l’avons peut-être oublié aujourd’hui.

7 – Vous allez faire comme Sabaton ? Faire des albums en lien avec l’Histoire, avec les guerres ?

Adrien : C’est le cas, chaque EP et album vont parler d’une période historique précise, mais mélangé avec des éléments fictifs et fantastiques.

8 – Vous évoquez dans vos chansons des personnes historiques tels que Lafayette, Robespierre ou Desmoulins. Une démarche peu courante dans le Power metal. Pourquoi avoir choisi d’évoquer ces personnages plus que d’autres ?

Axel :  Dans l’univers de Phoebus et des chevaliers d’héliopolis, deux factions s’affrontent, avec chacune des objectifs bien distincts. D’un côté, nous avons les alchimistes qui ont prêté serment d’élever l’humanité physiquement, intellectuellement et spirituellement. Et de l’autre nous avons les mages noirs, individualistes, qui ne désirent que se nourrir de la souffrance d’autrui pour leur propre profit. Pour rendre le récit plus concret j’ai utilisé ces personnages historiques précis eu égard à leurs idées pour les placer dans une faction. Lafayette à toujours mis en avant les valeurs des lumières, les valeurs universalistes des alchimistes. Tandis que Robespierre et Desmoulin n’ont eu de cesse que d’appeler aux massacres et à la boucherie.

9 – Vous n’avez pas peur d’être enfermé dans cet univers, de devoir vous restreindre ? Un groupe comme Alestorm par exemple ne fait que des chansons sur les pirates, au risque de devenir lassant.

Noémie : C’est le principe de Phoebus the Knight, c’est une histoire concept. On peut aisément changer de période, changer nos déguisements. Avoir une trame ça rend plus prolifique pour l’écriture.

Adrien : Comme il y a une partie fictive à notre histoire, on peut parler si on veut de dragons, c’est ce qui est génial avec cette histoire, on est pas limité. 

10 – Que signifie le cover de votre EP ?

Adrien : On a fait l’EP en un mois de la composition au compresage. On devait le faire vite, on avait des concerts de prévu, on voulait donc arriver avec du merch. On a pris une peinture “La garde nationale de Paris part pour l’armée” pour illustrer la pochette de notre EP.

Thème 3, Les chevalier d’Heliopolis, un groupe d’alchimistes

11 – Pourquoi avoir choisi de prendre pour héros ces chevaliers alchimistes ?

Axel : On ne naît pas chevalier, on le devient en se battant avec courage. Le maître alchimiste est celui qui a trouver la pierre philosophale. La dite pierre sera l’élément, l’outil qui lui procurera une vie incroyablement longue, non pas à son profil, mais au service de l’humanité. Réunir ces deux idéaux en un, c’est réunir la tradition et la nouveauté.

12 – Vous êtes 5 membres dans votre groupe, et chacun joue un personnage avec un rôle précis. Quels sont ces personnages?

Noémie : Mon personnage est Arkeuid. J’ai imaginé une espèce de Paladine. Je me suis inspiré des mangas et des jeux vidéos pour faire mon personnage.

Adrien : J’interprète Oswald Croelius, un alchimiste qui a réellement existé. Les chevaliers d’Heliopolis existent depuis très longtemps, ils ont découvert la pierre philosophal. Mon personnage s’inscrit dans une réalité historique, comme c’est un alchimiste il pourrait être encore vivant. Le batteur de notre groupe interprète Robin des Bois, et notre guitariste Adrien, c’est un peu le barde du groupe, il enchante ses ennemis avec sa lyre.

Axel (Il incarne le chevalier Phoebus, chef de la bande de héros) : Le nom de Phoebus vient de sa signification grec primaire, le “porteur de lumière” ou “dieu solaire” Dans le récit, Phoebus, étant alchimiste, vit depuis très longtemps et donc, a porté beaucoup de nom à travers l’histoire. Au 18ème siècle, il se présente sous l’identité de “Comte de St Germain” , au 15ème, sous celle de Thibaut d’Armagnac.

Thème 4, Un premier album pour janvier 2023

13 – Vous allez sortir votre premier album en janvier 2023. Pouvez-vous nous en parler ?

Noémie : Notre premier album sortira le 23 janvier 2023 en digital et le 30 janvier en support physique. On a fait un crowfunding qui a très bien marché, les gens étaient super, cela nous a permis de financer l’album.

Adrien : Cet album s’intitule “Ferrum Fero Ferro Feror” et va reprendre scénaristiquement là ou notre EP s’est arrêté ! La Bête à kidnappé un chevalier d’Heliopolis, Phoebus et sa bande vont partir à sa recherche, et vont affronter la Bête. Il va notamment y avoir une très grande bataille ! Le titre de notre album est une devise, un truc de chevalier. L’album est plus direct, légèrement moins accès sur le sympho. Il y aura une chanson entièrement death mélo.

Ferrum Fero Ferro Feror, premier album de Phoebus the Knight

14 – Un album de metal qui vous a marqué récemment ?

Axel : J’ai trouvé les années 2020 et 2021 extrêmement riches en sorties que ce soit pour Nightwish, Epica, Within Temptation, Powerwolf ou Cradle of Filth.

Noémie : Battle Beast « Circus of doom », je l’ai écouté et réécouté, j’adore cet album !

Adrien : Cradle of Filth, leur dernier album “Existence Is futile”, il s’inscrit dans la ligné de ce que j’aime chez eux.

Vous pouvez retrouver la chronique de leur album: ICI
Si vous souhaitez vous procurer leur disque, c’est ICI

Un grand merci à Adrien, Noémie et Axel pour leur temps et leur disponibilité
Interview réalisée le 26 novembre 2022

Les membres de Phoebus the Knight de gauche à droite : Noémie (chant, basse), Adrien (guitare), Axel (chant), Adrien (guitare) et Guillaume (batterie) ©Faallaway

ClemPMF
ClemPMF
Issu d'un croisement entre le punk des Ramones et le Heavy de Def Leppard, ce poitevin aux goûts vestimentaires douteux trouve l'illumination musicale lors d'une ténébreuse soirée après la découverte du Power Germanique. Freedom Call et Axxis demeurent sa référence évidente, mais la scène italienne de Rhapsody fait de lui un homme volage.

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