C’est l’un des albums les plus attendus de l’année que nous chroniquons aujourd’hui et parfois, le résultat n’est pas tout à fait à la hauteur de nos espérances…
La dernière fois que nous avions parlé de Bloodbound, c’était en 2019 à l’occasion de la sortie de l’excellent « Rise of the Dragon Empire ». Le groupe semblait alors avoir trouvé sa voie dans un Power Metal aux mélodies accrocheuses et baignant dans un univers médieval/fantastique qui lui allait très bien.
Mais en l’espace de deux ans, les choses ont un peu changé : dehors les dragons qui trônaient fièrement sur les pochettes et dans les paroles des deux derniers opus et place à un album qui, s’il navigue toujours du côté du fantastique, marque un nouveau tournant dans l’orientation musicale des Suédois.
Le changement est subtil mais perceptible sur l’ensemble de l’album : on ressent un basculement vers un son plus moderne et tranchant, notamment dans l’utilisation des claviers et des arrangements. Il y a un petit air de Sabaton derrière tout ça et l’ombre de la bande à Joakim Brodén plane indéniablement sur l’album.
Revers de la médaille, les instruments « folk », qui faisaient le charme et la musicalité de l’album précédent, sont ici aux abonnés absents, à notre plus grand regret avouons-le.
Malgré cela, Bloodbound reste capable de sortir des hymnes fédérateurs à l’image de «Creatures of the Dark Realm», When Fate is Calling » ou encore «Death will Lead the Way». On retrouve ici tous les éléments qui ont fait le succès du groupe ces dernières années : des airs simples mais efficaces, des refrains qui fonctionnent très bien et des morceaux que l’on prend plaisir à écouter et à chanter.
En parlant de chant, Patrick Selleby assure toujours une partie vocale solide, seul ou dans les harmonies, et a lui aussi décidé de muscler son jeu en poussant d’avantage sa voix, comme sur « Eyes Come Alive ».
Le Bloodbound cuvé 2021 est donc en pleine mue et cherche à s’imposer dans un style plus mature et plus Heavy, qui est globalement convainquant.
Malheureusement, toutes les chansons n’ont pas bénéficié du même soin au niveau de l’écriture et l’on retrouve trop de titres pas forcément mauvais mais qui ne transpirent ni la ferveur, ni l’originalité.
C’est un peu le reproche général que l’on fera à l’album : Bloodbound nous propose une évolution en demie teinte, comme s’il n’avait pas assumé son choix jusqu’au bout.
C’est d’autant plus dommage car, comme expliqué plus haut, le concept fonctionne très bien sur certaines chansons.
Des morceaux comme « March into War » ou « Kill or be Killed » symbolisent bien notre sentiment. Ca fait le travail mais on en attendait nettement plus en terme d’écriture et de composition. Le côté épique de l’album précédent est bien moins présent sur celui-ci.
Sans être désagréable à écouter, « Creatures of the Dark Realm » s’avère donc particulièrement inégal, surtout après un démarrage en fanfare qui laissait présager du meilleur. Le plaisir d’écoute s’étiole progressivement, comme si le groupe avait perdu de son inspiration au fil des chansons.
Sortie : 28 Mai 2021
Label : AFM Records
Genre : Heavy/ Power metal
1. The Creatures Preludium
2. Creatures Of The Dark Realm
3. When Fate Is Calling
04. Ever Burning Flame
05. Eyes Come Alive
06. Death Will Lead The Way
07. Gathering Of Souls
08. Kill Or Be Killed
09. The Gargoyles Gate
10. March Into War
11. Face Of Evil
12. The Wicked And The Weak