Les vikings de All For Metal présentent leur deuxième album, axé sur les puissants samouraïs ! Un retour qui était attendu, mais qui ne comble malheureusement pas toutes nos attentes. Chronique
Un groupe de Vikings qui a surgit en 2023
En juillet 2023, la belle surprise du Power metal se nommait All For Metal ! Un groupe venu de nulle part, surgissant telle une comète pour présenter son premier album “Legends”. La formation germano-italienne appuyée par le puissant label AFM Records avait tapé dans le mille avec son marketing tape à l’oeil dans lequel les membres étaient habillés comme des Vikings. Le risque pour All for Metal était alors de paraître comme un groupe d’apparat, à l’identité copieuse de groupes comme Manowar ou Brothers of Metal. Pourtant, le groupe avait sû échapper au piège du plagiat pour former sa propre identité et présenter un premier album solide, mélodique et tellement fédérateur. Charge pour la suite au groupe de continuer dans cette voie.
Un an après, les espérances sont telles maintenues ? Si “Gods of Metal (Year of the Dragon) présente des idées intéressantes, le résultat final est pourtant mitigé.
All for Metal, vers une “Alestormisation” ?
A l’instar d’un groupe comme Alestorm, All for Metal est une formation parfaitement taillée pour les concerts. En octobre dernier, notre rédaction s’était rendue au concert du groupe au Glazart à Paris [LIRE LE COMPTE RENDU DU CONCERT], pour une première performance impeccable, une ambiance électrisante, des refrains repris à tue tête et une chorégraphie convaincante interprétée par des danseuses.
Il faut dire que la recette d‘All for Metal est assez simple mais diablement efficace : un thème centrale – celui des Vikings -, des déguisements, des chansons qui ressemblent davantage à des hymnes, des refrains ravageurs et épiques, et enfin des mélodies grand public. Un groupe qui ressemble sur la forme à Alestorm, qui fait surtout parler aujourd’hui pour la qualité de ses interprétations live que plutôt ses albums. Pourtant, en 2023, le premier album d’All for Metal était encourageant, tant le groupe avait su habillement créer sa propre identité musicale et présenter un nombre de hits impressionnant.
Avec ce second album, la donne s’avère être différente. Entendons nous, ce second album Gods of Metal (Year of the Dragon) n’est pas un ratage, loin de là. L’opus présente des titres efficaces, tranchants, mélodiques, épiques … mais loin du niveau de “Legends” qui avait mis la barre très haut pour un premier album. All for Metal tend à faire comme Alestorm, à savoir ponctuer des albums avec un ou deux hits afin de garnir sa discographie pour partir ensuite sur les routes faire des tournées, qui de toute façon seront des succès du fait de l’univers du groupe.
Difficile en effet de détourner le regard et l’oreille face à une bande de vikings déguisés, qui placent “Hammer”, “Power”, “Battle” ou “Valhalla” a toute les sauces et qui ressemblent à s’y méprendre à Manowar sur la forme. Malgré tout, le risque pour le groupe est de s’enfermer dans cette identité visuelle et de délaisser le fond pour mettre le paquet sur la forme.
Un groupe qui présentent des idées intéressantes mais pas assez exploitées
L’une des grandes forces d’All for Metal (mis à part son identité visuelle) réside dans la dualité des voix. Au chant, la voix aigue d’Antonio Calanna rencontre celle grave et rocailleuse du colosse Tim Schmidt. Les deux chanteurs se donnent la réplique et se complètement efficacement sur chaque titre, avec une évolution pour Tim Schmidt, qui semble accentuer la tonalité de son chant et aller vers un genre plus extrême qui l’on perçoit notamment sur le titre “The Way of the Samurai”. Malgré tout, ce duo reste inégal, la voix de Tim Schmidt est bien plus percutante que celle d’Antonio Calanna qui va parfois trop dans les aigues au risque de rendre l’écoute peu agréable.
Autre qualité indéniable, la force mélodique du groupe, que cela soit sur “Where Monsters Roar” ou Gods of Metal”. Les deux guitaristes (au féminin) Ursula Zanichelli et Jasmin Pabst présentent des riffs percutants et rythmiques auquel il est difficile d’être indifférents.
Là où le bat blesse concerne le thème choisi par le groupe pour ce second album : l’épopée samouraïs. Nos vikings ont choisis de transposer leur histoire désormais au Japon. Pour illustrer cette thématique, le groupe utilise des sonorités nippones comme sur “Year of the Dragon” ou “Temple of Silence”. Malheureusement, rien de très original puisque on retrouve ce procédé et ces sons chez une multitude de groupes qui ont pour thématique le Japon (on peut notamment citer Dragonforce et son titre The Last Dragonborn, ou bien encore le dernier album de Metal de Facto). Pour ce nouvel album, si le film conducteur est le Japon et les samouraïs, les références musicales à la musique nippones restent relativement discrètes. En fin de compte, le thème Japonais semble juste être un prétexte pour racoler l’auditeur en continuant à garder la thématique du combat et du guerrier
Certains titres retiennent néanmoins l’attention, comme “Valkyries in the Sky” avec en invité Tim Hansen du groupe Induction, et Laura Guldemond qui tient le micro sur cette chanson et au sein du groupe Burning Witches. Autre chanson phare, le puissant “Gods of Metal” parfaitement rythmé et calibré pour les concerts, ou bien encore “Who Wants to Live Forever”” où Tim Schmidt excelle avec son intonation.
Des hits qui fonctionnement parfaitement, mais qui ne parviennent pas à combler toutes les attentes que nous avions placés en All For Metal. Le groupe a pourtant beaucoup de ressources et de qualité, à lui maintenant de ne pas s’enfermer dans la facilité de composition et d’écriture.