Sixième album d’Unleash the Archers, “Phantoma” vient tout juste de sortir avec la lourde tâche de faire au moins aussi bien que ses deux prédécesseurs.
Cela fait maintenant plusieurs années qu’Unleash the Archers fait office de porte-étendard du Power Metal Canadien, un succès évidemment dû à une succession d’excellents albums, brillamment portés par le talent de vocaliste de Brittney Slayes. Pourtant, l’association entre Unleash the Archers et le Power Metal n’a pas toujours coulé de source. A ses débuts, le groupe navigue très clairement du côté du Death Metal et il faudra finalement attendre « Apex » en 2017 pour que la mue vers le Power soit totalement effectuée. Cet album, complété par « Abyss » en 2020, voit également Unleash the Archers s’aventurer du côté du concept-album, avec une musique qui devient plus riche et plus complexe, mettant en avant une histoire et un univers aux saveurs SCI-FI.
Cette remise en contexte permet de comprendre ce qui nous attend aujourd’hui avec « Phantoma », sixième album du groupe, qui s’appuie sur l’héritage de ses deux prédécesseurs. Dans l’album, « Phantoma » est le nom d’une IA qui débarque sur terre et tente d’assimiler les comportements humains. Un futur dystopique, dont l’histoire a été imaginée dès 2021, mais qui se révèle au final très en phase avec l’actualité récente.
L’album de la maturité
Dès la première chanson, « Human Era », Unleash the Archers nous captive avec un titre planant, typique de ce que sait produire le groupe, et qui sert de tremplin pour « Ph4/NT0mA »,titre purement Power Metal, à la rythmique soutenue, associée à des claviers et des arrangements qui construisent une atmosphère marquante et en phase avec la thématique abordée.
La grande force de « Phantoma » réside en effet dans l’ambiance très travaillée qui transparée sur chaque morceau. Depuis son virage vers des sonorités plus Power entamé en 2017, Unleash the Archers n’a eu de cesse de peaufiner son style et semble arrivé aujourd’hui à une véritable maturité musicale. L’excellent « The Collective » apparaît en cela comme une parfaite synthèse de toutes les inspirations du groupe et du travail réalisé pour combiner ensemble des éléments de Death, de Power voir d’Electro. Pourtant, c’est bien le morceau suivant, « Green & Glass » qui apparaît comme la véritable perle de l’album. Intelligemment choisi comme premier single par le groupe, le titre est un véritable bijou -puissant, mélodique, complet-, sur lequel Brittney Slayes fait une incroyable démonstration de ses capacités vocales, bien accompagnée par des guitares inspirées et une partie rythmique qui lui emboîte le pas sans problème.
Un album varié à la production soignée
Si le Power reste la clé de voûte de l’album, l’album offre quand même une variété intéressante de styles et de sonorités. « Ghost in the Mist » et « Seeking Vengeance » se rappelleront au bon souvenir des fans de la première heure avec leur ton résolument Heavy et leurs riffs agressifs. « Gods in Decay » et ses claviers flirtent plutôt du côté de la Pop mais ce n’est rien à coté de « Give ot Up or Give it All », Power ballade de 7m35, plus long morceau de l’album, mais également sa seule fausse note. Difficile en effet de vraiment apprécier cette chanson qui vient casser le rythme et qui traîne trop en longueur.
Malgré ce faux pas, « Phantoma » reste un album d’excellente facture qui bénéficie d’une production moderne qui met en valeur chacune des chansons. On le répète souvent, mais la qualité du mixage et le dosage minutieux des instruments, des voix et des arrangements est un élément clé dans la bonne perception de chaque aspect d’une chanson, en particulier dans un album aussi dense. Le contrat est ici pleinement rempli.
Enfin, les amateurs de SCI-FI apprécieront un album doté d’une vraie qualité d’écriture et dont l’histoire se révèle aussi intéressante que pessimiste…