Interview avec Gatto Panceri 666, bassiste de Nanowar Of Steel

Power Metal France a pu poser quelques questions à Gatto Panceri 666, bassiste du groupe Nanowar Of Steel !

Comment définirais-tu le style Nanowar Of Steel ? Est-ce que tu le qualifies comme une parodie de Power Metal ou bien plus encore ?

Je dirais que nous sommes un groupe de « Gender Fluid Metal ». On est un peu fluide, on fait un peu de tout. En général c’est du Power Metal mais il y a aussi des chansons de Thrash, de Hard Rock et même de Pop. Le Power Metal ressort souvent car on a fait beaucoup de parodies de Rhapsody au début, mais aussi le Heavy Metal traditionnel avec les parodies de Manowar. C’est toujours mélodique ce qu’on fait donc on a sûrement encore les racines du Power Metal aujourd’hui.

Quels sont les principaux groupes qui vous inspirent musicalement ? Quelles sont également vos sources d’inspiration concernant l’humour et les thèmes abordés des chansons ?

Concernant l’humour, il y a un groupe très connu en Italie qui nous inspire beaucoup et qui s’appelle : Elio e le Storie Tese, un groupe qui fait de la parodie dans un style entre Pop Rock et Hard Rock. J’ai grandi en écoutant du Metal et il n’y avait pas de groupes parodiques dans le genre. J’ai alors pensé qu’on pouvait aussi faire de la parodie dans le Metal sachant que ça n’avait encore jamais été fait. Il y a beaucoup de thèmes dont on peut faire de la parodie dans le Metal comme les textes de Manowar ou de Rhapsody. Je mentionne ces deux groupes car ce sont les plus connus qu’on a parodiés et nous en sommes des grands fans. Nous aimons aussi beaucoup Blind Guardian.

Comment a été élaboré votre nouvel album « Dislike to False Metal » ? Avez-vous rencontré des difficultés particulières ?

Chaque chanson est dans un style différent. Il y en a une dans le style de Sabaton, une autre dans le style de Rhapsody, une autre dans le style de Alestorm etc. Chaque chanson est une histoire. Il n’y a pas de fil conducteur. Notre but c’est juste de faire des bêtises et de les mettre en musique. Pour moi, l’album est une sorte de « Greatest Hits » car il y a beaucoup de styles différents et pas que du Metal. Par exemple, le titre « Dimmu Boogie » c’est un titre Boogie tandis que « Protocols (of the Elders of Love) of Zion » c’est un morceau Pop. En général, quand on écrit un album, on aime mettre des choses qui nous font rigoler mais avec beaucoup de variétés.

Il y a énormément d’influences à travers ce nouvel album, nous pensons que cet album se démarque facilement par sa qualité de composition. Selon toi se distingue-t-il facilement des autres albums, d’un point de vue musical ou bien de l’écriture ? Il y a des influences hispaniques très marquées dans le morceau « Chupacabra Cadabra » par exemple.

L’idée est la même dans chaque album qu’on a composé depuis aujourd’hui. On a fait un mélange plus étrange et peut-être plus diversifié de styles dans ce dernier album. On retrouve, en effet, les influences du Mariachi mais il y a aussi des influences Boogie, de Pop, et on s’inspire même de Nickelback. Il y a un peu de tout.

Je me souviens qu’il y avait des clins d’œil aux morceaux « Maniac » de Michael Sembello ou bien « Moonlight Shadow » de Mike Oldfield dans votre titre « And then I Noticied that She Was a Gargoyle ». Et là dans votre nouvel album vous avez de nouveau repris à votre façon des références telles que le refrain de « Eye of the Tiger » de Survivor dans le morceau « Protocols (of the elders of Zion) of Love », la batterie de « Painkiller » de Judas Priest dans « Chupacabra Cadabra », ou encore un extrait de l’emblématique « Bohemian Rhapsody » de Queen dans le final « The Power of Imodium », que vaut cet hommage selon toi ?

C’est tout simplement drôle, ça nous fait rigoler (rires). Par exemple, comme tu l’as dit, on entend la batterie de « Painkiller » au début de la chanson « Chupacabra Cadabra », on pense que le morceau va partir dans le même style alors on ne s’attend pas à ce que ce soit du Mariachi après. Dans « Disco Metal » aussi c’est pareil, on a mis beaucoup de mélodies de morceaux Dance des années 90, et c’est juste parce que ça nous fait rigoler. En général, on écrit les chansons tous les cinq ensembles et dès que quelqu’un d’entre nous a une idée qui nous fait rigoler, on l’écrit.

Votre place dans le milieu du Power Metal se fait de plus en plus grande et vous arrivez à faire une collaboration avec plusieurs grands noms du genre, notamment Joakim Brodén sur votre dernier titre « Pasadena 1994 » paru aujourd’hui, quel point de vue le chanteur de Sabaton exprime-t-il sur votre musique et comment a eu lieu la collaboration ?

Avant tout, c’est une chanson très triste pour nous car c’est la célébration de la défaite à la finale de la Coupe du Monde. Vous savez bien ce qui s’est passé 2006 en France, c’est très triste de perdre à un penalty, nous on n’accepte pas même après 30 ans (rires). On voulait écrire cette chanson de « football militaire » car le football c’est la guerre en Italie (rires). On a fait appel à Sabaton car ce sont les experts pour écrire des chansons militaires, sur des batailles, sur des événements tristes à la guerre… C’était donc naturel de faire appel à Sabaton pour cette chanson. On a donc contacté Joakim et il a dit qu’il était d’accord s’il aimait bien la chanson. On lui a donc envoyé le mp3 de l’enregistrement et il a accepté.

     

De gauche à droite : Mister Baffo (chant) ; Potowotomonimak (chant) ; Mohammed Abdul (guitare) ; Uinona Raider (batterie) ; Gatto Panderi 666 (basse).

Nanowar Of Steel a fait une collaboration avec Angus, ex-chanteur de Gloryhammer, sur la chanson « Valhalleluja », envisagez-vous de renouveler l’expérience avec lui maintenant qu’il a son groupe solo ?

Peut-être oui, on a des idées. Pour l’instant je ne peux pas en dire plus mais on a des idées.

Sur votre morceau « Armpits of Immortals », vous avez fait un featuring avec Ross the Boss, quel effet ça a fait de jouer avec cet ex-membre de Manowar ? Qu’a-t-il pensé de Nanowar Of Steel sachant que vous parodiez beaucoup son ancien groupe ?

C’était incroyable pour nous, c’était un honneur car on a grandi avec les premiers albums de Manowar qui sont les meilleurs à mon point de vue. On est en contact avec Ross the Boss depuis un moment. Parfois, il est DJ à la radio de New York et a déjà mis beaucoup de fois notre musique. Comme on est en contact avec lui, on a décidé de lui envoyer la chanson. Il a un grand sens de l’humour donc il a rigolé et bien aimé. Il était très content de jouer avec nous.

Si je te dis « Hellfest 2019, Manowar », que me réponds-tu ?

On avait fait un post sur ça (rires). En vrai, je ne comprends pas ça. Au Hellfest tous les grands noms sont passés (Metallica, Iron Maiden, Kiss etc.) et il n’y a que Manowar qui réagit comme ça. Il s’est passé la même chose à Barcelone au Rockfest. J’ai dû mal à comprendre pourquoi le groupe a eu ce type de réactions.

Parmi les groupes de Metal parodique, la France a Ultra Vomit, connais-tu ce groupe ? Une collaboration avec Nanowar Of Steel serait intéressante sur le papier.

Oui je connais très bien ce groupe. D’ailleurs sur morceau « The Power of Imodium », il y a un petit passage en français et c’est Fétus (le chanteur) qui le chante. J’aime vraiment beaucoup Ultra Vomit, c’est super ce qu’ils font. Après je n’ai pas d’idées de chansons en français, mais bien sûr il y en aura plus tard. J’aimerais bien faire quelque chose de nouveau et oui avec Ultra Vomit on aimerait bien.

La France et l’Italie c’est toute une histoire d’amour, notamment depuis 2006 durant un soir de match de foot où notre légende Zidane a eu un contact un peu trop physique avec l’un de vos joueurs… Cela mériterait bien une chanson non ?

Oui ça pourrait être une idée de chanson en français mais comme on a déjà traité le thème du football avec notre chanson « Pasadena 1994 », on ne sait pas si on le fera en musique. On n’aime pas faire deux fois la même chose.

Comment définirais-tu le genre Power Metal ? Qu’est-ce que le Power pour toi ?

Pour moi le Power c’est rapide, mélodique et tu sais déjà ce qu’il va se passer, c’est prévisible. Pour moi, c’est ces trois choses : mélodie, vitesse et prévisibilité.

Un album coup de cœur ces derniers temps ?

Ces derniers mois j’ai écouté Salmo, un rappeur italien qui m’a beaucoup marqué, et surtout son album « Midnight ». Il y a aussi un de mes albums favoris que j’ai pas mal réécouté : « Like an Ever Flowing Stream » de Dismember. Cet album n’était pas sur Spotify, il a été ajouté il n’y a pas longtemps, du coup je l’ai beaucoup réécouté.

Autre chose à ajouter ?

Quand on sera en tournée, on fera 4 concerts en France (Toulouse, Nantes, Paris et Lyon). C’est important de venir à nos concerts parce que nous avons besoin d’argent (rires). Plus sérieusement, la dimension live de Nanowar est très importante, il y a beaucoup d’interactions avec le public.

Résumé

Date de sortie :
10 mars 2023
Label :
Napalm Records
Genre :
Power Metal Parodique
Setlist :
1. Sober 2. Winterstorm in the Night (Feat. Madeleine Lilijestam) 3. Disco Metal 4. Muscle Memories 5. Chupacabra Cadabra 6. Pasadena 1994 (Feat. Joakim Brodén) 7. Metal Boomer Battalion 8. Dimmu Boogie 9. Protocols (of the Elder of Zion) of Love 10. The Power of Imodium
BenPMF
BenPMF
Musicien à ses heures perdues passionné de Power, les mélodies et orchestrations épiques illuminent son bonheur. Ce barde des temps modernes puise son inspiration du côté de Helloween et de Gamma Ray sous un air joyeux de Freedom Call. Son univers s’élargit aussi autour des contrées imaginaires de Stratovarius, Dragonforce, Avantasia, Rhapsody, Blind Guardian… Et bien d’autres encore !