Chronique du nouvel album d’Asylum Pyre, “Call me Inhuman”
En l’espace de quelques années, Asylum Pyre est passé de groupe prometteur à valeur sûre de la scène Française, assurant notamment la première partie d’Orden Ogan lors de son passage à Paris en septembre 2022. Revoici donc les franciliens avec le très attendu cinquième chapitre de leur carrière intitulé « Call Me Inhuman ».
Ce nouvel album s’ouvre sur l’intro énigmatique de « Virtual Guns » ; une mélodie fredonnée à laquelle viennent s’ajouter un par un les instruments et les arrangements électroniques avant qu’un gros riff de guitare ne vienne lancer les hostilités : bienvenue dans l’univers d’Asylum Pyre.
Un nouvel album plus mélodique
« Virtual Guns » est le premier single dévoilé par le groupe et il symbolise très bien l’état d’esprit qui anime l’album : proposer des titres plus mélodiques et accessibles tout en conservant les éléments de Power moderne caractéristiques du groupe. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la formule fonctionne. « Virtual Guns » est un véritable hymne qui ne demande qu’à prendre vie sur scène.
On ressent la même efficacité sur le titre suivant, « Fighters », porté par un refrain dynamique et des petites touches de musique électro qui lui donnent une vraie personnalité. Derrière le micro, Ombeline “OXY” Duprat s’illustre également par sa voix puissante et s’adonne même à quelques envolées lyriques qui rappellent le style symphonique des débuts. Indéniablement, le groupe a eu à cœur de peaufiner ses mélodies et cela se ressent. « Call Me Inhuman » est un album que l’on a envie de chanter et la quasi-totalité des morceaux vous en donnera l’occasion : que ce soit l’envoutant « A Teacher, a Scientist & a Diplomat » ou l’explosif « The Nowhere Dance », chaque titre est porté par son refrain et un style qui lui est propre.
Des sonorités plus variées
Parlons du style justement. D’une manière générale, Asylum Pyre est un groupe difficile à cataloguer car il se plait à mélanger les genres et les influences. Si le Power mélodique est l’un des socles de sa musique, on y retrouve également une ribambelle d’éléments piochés tous azimuts qui viennent compléter sa proposition. En tête de liste l’électro évidement qui rappelle ce que l’on retrouve chez Amaranthe et qui apporte une dimension moderne aux compositions tout en servant l’univers pré-apocalyptique cher au groupe et qui sert une nouvelle fois de toile de fond à l’album.
Des sonorités plus exotiques sont également au programme : on pense par exemple à l’intro façon flamenco de « The True Crown (I Seek Your War) ». Tout au long de ses douze morceaux, « Call Me Inhuman » couvre donc un large spectre de genres, flirtant parfois avec la Pop, s’aventurant le temps de quelques notes du côté Funky, ou en proposant des morceaux plus posés comme « There I Could Die ». Asylum Pyre n’oublie pas non plus ses racines Heavy et balance aussi des riffs bien gras qui feront plaisir aux headbangers.
Un groupe au sommet de sa forme
Il faut dire que le groupe a su se reformer depuis quelques années autour d’un line-up qui ne manque pas de talent. Musicalement, ce cinquième opus est solide et délivre des solos particulièrement inspirés (« Sand Paths » pour ne citer que lui). Au niveau du chant, si nous avons déjà évoqué la prestation pleine de maitrise de Ombeline, il nous faut également mentionner celle de Johann “JAE” Cadot, dont la voix grave (voir growlée) complète très bien celle de la chanteuse principale.
Au final, après un peu plus d’une heure, l’album se termine pratiquement comme il a commencé, avec les quelques notes de « Virtual Guns » qui raisonnement à nouveau. Le voyage proposé par Asylum Pyre touche presque à sa fin et c’est un titre assez mélancolique qui clôture l’ensemble. Pourtant, vu la prestation proposée, les Français peuvent avoir le sourire.