A quelques jours de la sortie de son premier album “Hypercube Necrodimensions”, le super-groupe Wizardthrone a répondu à nos questions afin d’éclairer un peu plus notre lanterne sur ce nouveau projet ambitieux et son style atypique, “l’Extreme Wizard Metal”.
Interview réalisée en juin 2021
Nous remercions chaleureusement Magali de “Sounds like Hell Productions” pour nous avoir permis de réaliser cette interview.
1- Peux-tu présenter Wizardthrone aux pathétiques humanoïdes mortels qui ne vous connaissent pas encore ?
Mike Barber – On est un groupe de musiciens moyennement célèbres qui n’avaient jamais trouvé les bons membres pour former le groupe dont ils rêvaient en étant gosses. Donc on a décidé de le faire maintenant que nous sommes trentenaires.
2- Comment est venue l’idée de rassembler des membres de groupes aux styles différents comme Gloryhammer, Nekrogoblikon ou Aether Realm ? Quel est le lien entre vous tous ?
Mike Barber – On a pas vraiment pensé à nos groupes respectifs pour être honnête. On est tous amis et quand le moment est venu de choisir le line-up, Chris (Chris Bowes, chanteur d’Alestorm) et moi on a demandé aux mecs qu’on pensait les plus qualifiés pour ça.
On a déjà tourné tous ensemble ou travaillé sur les albums des uns des autres. Il y a un graphique quelque part fait par notre guitariste Matt et qui montre le degré « d’inceste » de Wizardthrone.
3- Quelle a été la réaction de Napalm Records quand vous vous êtes pointés avec ce nouveau projet et d’une manière générale, peux-tu nous en dire plus sur la signature avec un tel label ?
M.B. – On leur a envoyé la démo de l’album et 27 minutes plus tard ils nous ont répondu par email qu’ils étaient intéressés haha. C’est génial d’avoir le soutien d’un label comme Napalm. Certains d’entre nous ont déjà travaillé avec eux et au final je pense que c’est l’un des meilleurs labels actuellement. Et probablement le plus professionnel avec qui j’ai bossé.
“si comme nous vous pensez que la scène Metal a besoin d’un coup de pied au cul, alors « Hypercube Necrodimensions » est l’album qu’il vous faut !“
4- Tu peux nous en dire plus sur la composition et l’enregistrement de l’album dans ce contexte si particulier ?
M. B. – Tous les concerts avec nos groupes principaux étant reportés ou annulés, on a eu subitement beaucoup de temps libre donc on a passé pratiquement tous les jours entre avril et octobre 2020 à travailler sur l’écriture de l’album. C’était une période vraiment intense mais sympa en même temps, même si les circonstances étaient étranges.
Quand est venu le moment d’enregistrer, certains d’entre nous étaient toujours confinés, donc on a été obligés d’enregistrer à la maison ou dans le studio à domicile d’amis mais malgré ça on a pu compter sur Nino Laurenne pour le mixage, qui a pris les fichiers qu’on lui a envoyé et les a sublimés.
5- Parlons un peu de l’album lui-même. Quel est le concept ou l’histoire de « Hypercube Necrodimensions » ?
M. B. – Il n’y a pas d’histoire en soit, on a essayé de garder le thème un peu vague et mystérieux afin qu’il se fonde avec la musique et l’image comme un ensemble, mais chaque chanson se déroule dans un même univers.
Je décrirais l’inspiration générale comme une sorte de monde à la sauce SCI-FI/Lovecraft dans lequel la science et la magie sont la même chose, et les êtres aliens supérieurs (les « Wizards ») sont constamment en quête du savoir interdit.
Utiliser le thème des mathématiques donne un analogue du monde réel au lieu de ressortir les poncifs pseudo spirituels typique du Black Metal.
6- Ce que j’ai beaucoup aimé dans l’album c’est ce mélange de styles et d’influences et je dois reconnaitre que ce « Power-Death-Melodic » Metal fonctionne très bien. Cela étant dit, vous vous définissez comme un groupe de « Extreme Wizard Metal ». Tu peux nous en dire plus sur ce nouveau style et sur vos influences ?
M. B. – Comme tu l’as bien souligné, on ne voulait pas nous limiter à un seul genre mais tous ces sous-genres commencent à devenir un peu ridicule… Si on s’était présentés comme un groupe de « Neo-classique-Technique- Blackened-Mathematic Power Metal », je pense que les gens auraient décroché avant même de nous avoir laissé une chance.
Je voudrais juste l’appeler « notre version du Metal » mais pour plus simplicité je pense que « Extreme Wizard Metal » donne une bonne idée de ce qu’est notre musique.
On a été très influencé par le son de la scène Euro Metal de la fin 90/début 2000 plus que par n’importe quoi d’autre, que ce soit du Black Metal, du Power Metal ou autre.
7- En écoutant les paroles des chansons ou en lisant simplement vos messages sur les réseaux sociaux, il me parait évident que vous ne vous prenez pas trop au sérieux et cela me rappelle un peu Gloryhammer. Est-ce que vous vous considérez comme un groupe parodique ou il y a-t-il un sens philosophique caché derrière chaque chanson ?
M. B. – Ce n’est pas parodique à la manière de Gloryhammer. Mais j’ai toujours apprécié de lire les interviews de groupes comme Emperor ou Mayhem quand j’étais plus jeune ; la façon dont ils répondait aux questions de la manière la plus arrogante possible, comme s’ils étaient au courant d’un grand secret, alors qu’en réalité ils étaient pour la plupart des ados à peine sortis de l’école.
C’est un petit hommage à ces groupes, à une époque où la plupart des musiciens utilisent leurs réseaux sociaux comme une émission de télé réalité pour capter l’attention de leur fans… Rien à voir avec l’Extreme Wizard Metal !
8- Dans votre voyage dans les Nécrodimensions, avez-vous trouvé la réponse à l’équation parabolique de Navier-Stokes, qui est à ce jour l’un des sept plus importants problèmes mathématiques jamais résolus ?
M. B. – On a trouvé la réponse mais si tu veux qu’on la partage avec toi, tu dois d’abord prouvé que tu as commandé 666 copies de l’album.
9- Qu’aurais-tu à dire à notre communauté de Power Metalleux pour les convaincre d’écouter votre album ? Ils sont plus habitués à Rhapsody ou Helloween et je crains que certains d’entre eux puissent être un peu effrayés par l’album…
M. B. – Gardez l’esprit ouvert ! J’adore le Power Metal tout comme j’adore le Black Metal, la musique électronique ou la musique classique. Le second album de Lost Horizon, “A Flame to the Ground Beneath”, a été une grande influence de Wizardthrone, que ce soit au niveau des paroles, de la musique ou des claviers que nous avons utilisés.
Des groupes comme Children of Bodom, Bal-Sagoth, Wintersun ont également été de grandes sources d’inspiration.
10- Il y a t-il des concerts ou une tournée de prévus pour les prochains mois ?
M. B. – On est en discussion avec un agent pour programmer Wizardthrone dans nos agendas dès que possible. Malheureusement certains d’entre nous sont déjà pris jusqu’en 2022 avec d’autres groupes sur les festivals et les tournées, mais on a vraiment envie de jouer ces chansons en live.
11- Quel est le future de Wizardthrone ? S’agit-il d’un projet à long terme et avez-vous commencé à penser au prochain album ?
M.B. – Pour le moment, on est sur la sortie de l’album à venir et comme je l’ai dit, on a vraiment envie de faire de Wizardthrone un groupe de scène dès que possible ! J’ai commencé à collecté des idées ça et là pour ce qui pourrait arriver après, donc quand le temps sera venu, on se re remettra au travail sur quelque chose de nouveau.
Tant que Wizardthrone reste fun pour ses membres, on continuera.
12 – Les derniers mots sont pour toi : dis nous ce que tu veux !
M.B. – Si vous aimez les rythmes qui envoient et les voix qui arrachent la gorge autant que les duels de solo et les gros refrains mélodiques, et si comme nous vous pensez que la scène Metal a besoin d’un coup de pied au cul, alors « Hypercube Necrodimensions » est l’album qu’il vous faut !
