En avril 2017 sortait «Prophecy of Ragnarök”, premier album studio auto produit de la jeune formation suédoise Brothers of Metal. Un an et demi plus tard, le groupe est passé sous le giron d’AFM Records, label allemand spécialisé dans le power, qui en profite pour rééditer l’album en lui offrant un packaging et une promotion dignes de ce nom. L’occasion pour nous de vous en dire d’avantage sur un groupe dont on entendra surement parler dans les mois à venir…
Quand vous êtes suédois, deux choix de vie s’offrent à vous : 1) vous lancer dans la fabrication de meuble en kit ; 2) FORMER UN PUTAIN DE GROUPE DE POWER METAL DE 8 PERSONNES AVEC DES CHANSONS A LA GLOIRE DE LA MYTHOLOGIE NORDIQUE.
Nos amis de Brothers of Metal ont choisi la seconde option et on ne saurait que trop les remercier pour cette décision. Le groupe s’est formé en 2012, « par une glaciale nuit d’hiver, après une journée de pillages et une soirée à boire de l’hydromel » nous explique-t-on dans la biographie officielle. On y apprendre également qu’Odin est le Chef spirituel de cette joyeuse troupe de combattants.
Vous l’aurez compris, les « Frères du Metal » ne manquent pas d’humour et se présentent d’emblée comme les dignes représentants de la culture nordique.
Et ça tombe bien puisque « Prophecy of Ragnarök » n’est ni plus ni moins qu’un condensé express de mythologie scandinave, une leçon en 14 chapitres inculquée à grands coups de hache qui vous fera festoyer avec Tor, Loki, Odin et toute la clique. C’est d’ailleurs ce dernier qui illustre la magnifique pochette de l’album, qui s’offre un petit lifting dans son millésime 2018. Quant au titre de l’album, il est lui-même évocateur de grandes batailles et de combats épiques, le Ragnarök étant dans les croyances nordiques synonyme d’apocalypse et de fin du monde, rien que ça.
Bref le décors est planté, place à l’action.
L’album s’ouvre avec «The Death of the God of Light» , morceau qui comme son nom l’indique revient sur la mort de Baldr, Dieu de la Lumière et fils préféré d’Odin, tué par Loki, Dieu de la discorde. Difficile de faire mieux pour lancer les hostilités, avec un morceau nous plongeant directement dans l’ambiance très « power-lyrique » que l’on retrouvera tout au long de l’album.
Vous remarquerez d’ailleurs dès les premières secondes que Brothers of Metal porte très mal son nom vu que la formation est portée par la Valkryrie Ylva Eriksson qui assure une partie vocale de très haute volée sur l’ensemble des titres. Le groupe comporte en réalité 3 chanteurs qui interviennent tous dans un registre différent : Ylva Eriksson qui tient donc le lead vocal, Joakim Lindbäck Eriksson qui plaque sa voix rocailleuse sur les parties guerrières des chansons, et Mats Nilsson qui intervient de manière plus occasionnelle. Cette pluralité vocale, loin de tomber dans la cacophonie, constitue en réalité l’un des gros points forts de l’album, apportant aux différentes compositions puissance, énergie et lyrisme.
La seconde piste, « Son of Odin » est elle dédiée à Thor, fils d’Odin. Coup de tonnerre, rire sadique et rythme lourd, le groupe parvient à donner à son morceau une ambiance pesante qui colle parfaitement au sujet abordé : la mort de Baldr évoquée sur le titre précédant est en effet l’élément déclencheur du Ragnarök, qui est d’ailleurs annoncé sous la forme d’une prophétie menaçante en guise de conclusion.
Sans surprise, c’est donc le titre éponyme « Prophecy of Ragnarök » qui prend la suite, soulignant la volonté du groupe de respecter une certaine chronologie dans la construction de l’album. Premier –et seul- extrait lors de sa sortie en 2017, il s’agit là d’une chanson puissante voire agressive, qui multiplie les changements de rythme et annonce le déclenchement imminent de la Prophétie : le Ragnarök arrive, il est l’heure de défendre le Valhalla.
Et tout cela tombe plutôt bien puisque c’est « Defender of Valhalla » qui prend le relais. Avec son intro très folk et ses paroles « Manowaresque », le groupe se met en scène personnellement comme protagonistes du combat final. Une attitude qui n’a rien d’étonnant dans la mesure où Brothers of Metal joue énormément sur son image, en arborant sur scène des tenues et une attitude guerrière qui la non plus n’est pas sans rappeler les américains de Manowar.
Après cette première partie plutôt énervée, l’album enchaine avec « Concerning Norns », une piste narrative mettant en scène Verdandi, Skuld et Urd, les 3 Nornes tisseuses du destin et qui sert d’introduction au titre suivant « Yggdrasil ». Cette « power ballade », qui raconte l’histoire de l’Arbre des Mondes, est une parfaite illustration de la maitrise vocale du groupe. Alors que dans les autres chansons les couplets sont généralement chantés tour à tour par Ylva Eriksson et Joakim Lindbäck, dans cette dernière les deux voix chantent à l’unisson, bien épaulées par des chœurs subtils mais efficaces, avant un final en apothéose. Cette piste, l’une des meilleures de l’album, illustre également une qualité d’écriture que l’on retrouve sur plusieurs morceaux.
Le répit accordé par cette ballade s’avère toutefois de courte durée puisque c’est au tour de « Tyr » de sonner la charge, avec son intro martiale et son rythme bourrin. La chanson raconte l’histoire de Tyr, Dieu du Ciel, qui n’hésita pas à plonger sa main dans la gueule du loup légendaire Fenrir, afin de gagner sa confiance. Le titre se démarque notamment par son puissant solo de guitare, l’un des rares de l’album, alors même que le guitariste du groupe semble plutôt à l’aise dans l’exercice.
La piste suivante est une autre chanson pratiquement autobiographique. « Siblings of Metal », littéralement « Les frères et sœurs du metal » met encore une fois l’accent sur les combats épiques qui attendent le groupe. Le titre est une nouvelle fois porté par la prestation vocale des deux chanteurs principaux et la mélodie entraînante du refrain. Son intro au cuivre et ses arrangements au violon viennent sublimer l’ensemble et rappeler que nous sommes bien en présence d’un album de power metal.
On reste dans la même veine sur « Gods of War », neuvième morceau de l’album. Avec ses chœurs et ses claviers, ce dernier n’est pas sans rappeler le style de Sabaton, en particulier sur le refrain. Un bon point pour ce titre la encore très rythmé même si la thématique abordée est en tout point identique au précédent, allant jusqu’à reprendre le même slogan « We’re brothers of metal » (au cas ou vous l’auriez oublié).
Toujours est-il que ces deux morceaux cassent un peu le côté narratif de l’album et sa grande explication du Ragnarök.
Le groupe repart sur ses bases du début avec « Freya », une autre « power ballade » qui vient nous raconter la quête de la déesse de l’Amour et Reine des Valkyries pour retrouver son amour perdu. Sans surprise c’est Ylva Eriksson qui assure la majeure partie du chant, bien aidée par son comparse à la voix torturée et surtout par une partie instrumentale très intéressante.
« La chanson parle de mort, d’hydromel et d’une chèvre ». Voilà comme est introduite « The Mead Song », piste suivante. Comme on pouvait s’en douter, il s’agit la d’une chanson à l’air festif mais qui repose tout de même sur un mythe, celui des Einherjar, ces combattants morts les armes à la main qui se retrouvaient à Asgard pour continuer à se battre tout en buvant l’hydromel de la chèvre Heidrun. Un bien beau programme en somme.
Mythologie toujours avec « Sleipnir », chanson sur le chien à huit pattes de Odin. Un pur morceau de power, avec ses claviers, ses solis et son riff mais qui n’est peut-être pas le plus inspiré de l’album.
Heureusement, nos nouveaux amis suédois redressent vite la barre avec « Fire Blood & Steel », un morceau comme on les aime, puissant, rythmé, aux arrangements soignés et aux voix énergiques. On pourrait toutefois reprocher au groupe d’aborder une nouvelle fois le même thème, déjà utilisé à deux reprises sur l’album. Mais bon, les Brothers of Metal sont des combattants déterminés et ils tiennent à le faire savoir.
Et ce n’est certainement pas « We Believe in Metal », dernier morceau de l’album qui viendra dire le contraire. Malgré son titre, la chanson est basée sur un rythme plutôt lent et des paroles qui sans surprises viennent expliquer l’amour du groupe pour le metal et les grandes batailles. Un air de déjà-entendu…



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