Ensiferum, c’est d’abord un monument qui a donné ses lettres de noblesse au Folk Metal. Originaire de Finlande (forcément), les helsinkiläiset ont su s’imposer dans le temps comme une référence du genre avec des titres légendaires comme « One More Magic Potion », « Victory Song », « Iron », « Into Battle », « Lai Lai Hei », « From Afar », « Twilight Tavern », « In My Sword I Trust », « Heathen Horde », « One Man Army », « For Those About to Fight for Metal », etc.
En 2020, Ensiferum prenait un virage musical intéressant. Avec la sortie de « Thalassic » et l’arrivée de Pekka Montin au chant clair + clavier, le « Porteur d’épée » est devenu plus épique que jamais dans un style toujours plus Power sans pour autant délaisser le Folk qui, vous nous l’accorderez, n’est jamais très éloigné de notre style préféré…
Quatre ans plus tard, voilà qu’arrive son très attendu successeur « Winter Storm » (2024). Composé de 7 titres et 3 interludes, c’est avec une grande attention et une ENORME impatience que nous nous sommes jetés dessus pour en écouter les moindres détails…
La chronique
Comme souvent chez Ensiferum, une petite intro d’avertissement lance les hostilités. Douce et virulente à la fois, « Aurora » ouvre les portes d’un album qui va nous attaquer sans tarder avec le sublime « Winter Storm Vigilantes ». Premier single de l’album, ce titre est un petit bijou de violence organisée.
Par où commencer… Le thème : Un hommage, que dis-je, un hymne aux grands guerriers, défenseurs des terres glacées du Nord. Le son : Quel bonheur d’entendre des titres toujours aussi fougueux, techniques, brutaux et épiques de la part d’Ensiferum. La technique : le chant guttural du grand Petri Lindroos se complète toujours aussi bien au chant clair de Pekka Montin. Les chœurs de Samy Hinkka et Markus Toivonen ne sont pas non plus en reste sur ce titre épique à souhait et sans fausse note ! La violence du son d’Ensiferum mêlée aux instruments à vent font de ce titre un Master du genre.
Autre single de l’album, « Long Cold Winter of Sorrow and Strife » fait partie de ces longs morceaux, réfléchis et poétiques dont seul Ensiferum a le secret. Moins agressif, il fait l’éloge des hivers froids, bruts et meurtriers du Grand Nord. Ici, Pekka Montin s’exprime plus longuement au clavier et que dire de ces chœurs soutenus par l’orchestre en pré-refrain…. Une merveille !
Arrive alors « Fatherland », qui nous ramène sur le champ de bataille et la fierté païenne des Hommes du Nord. Un fantastique refrain à plusieurs voix, un pont destructeur où Lindroos et Montin se donnent la réplique, et, nouveauté, Montin que part dans les graves ! Un morceau agressif, puissant, à la hauteur de la thématique du titre, c’est un incontournable de l’album.
Petite pause dans cet amas de chaos avec « Scars in my Heart » interprété par la remarquable Madeleine Liljestam de la formation suédoise Eleine. Accompagnée dans un premier temps au son du Kantele (instrument traditionnel de Finlande), le ton monte au fur et à mesure que le titre s’étale, sans pour autant perdre de sa douceur. C’est une belle collaboration à laquelle Ensiferum ne nous a pas souvent habitué.
Deuxième interlude avec « Resistentia » qui nous entraine vers « The Howl », titre qui a pour tâche de nous ramener tout doucement dans l’enfer glacé du Nord. Profitez-en pour respirer un bon cou car après ça, c’est une Master Class qui nous attend pour finir cet album en apothéose…
« From Order to Chaos » prépare le bouquet final. Il s’agit du second titre particulièrement long de l’album et, mes amis, quelle compo ! A l’exemple du magnifique « Cold Northland » de « Thalassic » (2020), « From Order to Chaos » est un véritable Show Stealer. C’est ce genre de morceau qu’on ne voit pas venir, qui débute tranquillement avant de vous mettre une grande claque dans la face grâce à la qualité de sa composition, grâce à son texte et à sa complexité. Lorsqu’un morceau de 8 min 42 est capable de vous toucher de la première à la dernière seconde, c’est que vous avez affaire à une pépite. Nous ne l’avons pas encore fait mais, soulignons le travail extraordinaire de Janne Parviainen derrière les fûts, qui offre une prestation globale de grande facture, et particulièrement sur ce morceau.
Enfin, pour vous achever une bonne fois pour toutes, le troisième interlude « Lineret Coram Tempestate » nous conduit vers l’epicness « Victorious ». Un titre hollywoodien, grandiloquent, qui sort les cuivres, les chœurs, la cavalerie, bref : tout y est ! Une façon incroyable de terminer cet album qui, il va sans dire, nous comble de bonheur…