AccueilHeviusHevius et contre tous !

Hevius et contre tous !

(Olivier Louis-Servais (à gauche) et Julien Ferrier (à droite) – Crédit photo : Deuskin Photography)

« Millénaire », le second album des français d’Hevius est dans les bacs et son Heavy/Power chanté en français n’est pas passé inaperçu. Rencontre avec Julien Ferrier (Chant, Guitare) et Olivier Louis-Servais (Guitare) qui nous parlent d’Hevius au passé, présent, et futur !

Interview réalisée par Skype le lundi 1er juin 2020

1- Pouvez-vous nous raconter l’Histoire dHevius ? Qui est à l’origine du groupe et quel était le projet à sa création ?

Julien : Le fondateur c’est Alexandre, le batteur du groupe, et accessoirement mon frère. Au début, Hevius se résume à une bande de potes qui jouent des reprises de Punk, de Rock, etc. Le Metal est venu un peu naturellement, en même temps que nos influences évoluaient. Quand on a composé notre premier morceau, on s’est dit : “En fait, les reprises, c’est chiant !”. Depuis, on ne s’est pas arrêté de composer.

2- Quelle est votre expérience de musiciens ?

Julien : J’ai voulu faire de la guitare comme mon grand frère quand j’étais au lycée. Le plus jeune, Alexandre, n’a pas voulu faire comme ses frères. Il a préféré faire de la batterie. C’est d’ailleurs le seul à avoir fait le conservatoire dans le groupe ! Je pense que mes parents l’ont obligé à aller en conservatoire s’il voulait faire un truc qui faisait du bruit (rires). Je joue avec Hevius depuis sa création. J’ai tout de même fait une petite infidélité au groupe puisque j’ai aussi été bassiste chez Oniromancy pendant 2 ou 3 ans. C’était un groupe de Metal symphonique avec une chanteuse lyrique.

Olivier : Moi je suis l’ancien du groupe (rires) J’ai commencé la guitare à 12 ans. Mon papa était guitariste, il avait une guitare classique. J’ai rapidement fait la découverte de groupes comme AC/DC, Téléphone, Trust. J’ai commencé par plaquer les accords à la guitare classique. Ce sont pendant mes années lycée que tout a vraiment démarré. Je me suis fait des copains metalleux et avec eux, je suis allé voir un groupe local qui m’avait sidéré ! Je voulais absolument faire comme eux. J’ai donc commencé à 17 ans, dans un groupe de lycéens (Sentinelle, ndlr). J’y suis resté environ 7 ans. On jouait du Heavy et du Hard. Avec l’armée et le boulot, j’ai un peu lâché avant de revenir dans les années 2000 au sein d’un groupe appelé Arcane. J’ai aussi croisé la route de Asylum Pyre derrière la basse avant d’arriver chez Hevius.

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3- Votre premier album “Derrière la lumière” date de 2005. Quel souvenir gardez-vous de cette époque ?

Julien : Un grand souvenir ! A l’époque il y avait plusieurs groupes comme Oniromancy, Polarys et d’autres. On se tirait tous un peu la bourre, on était super potes ! Nous avions tous en tête de sortir un album. Finalement, Hevius a été le premier à le sortir. Il est totalement auto-produit et ça s’entend (rires). Il reste une douzaine d’exemplaires en vente sur notre site web ! Nous l’avions enregistré en 6 mois et nous en étions très fiers. C’est la période où nous étions tous à fond derrière Stratovarius, Sonata Arctica, et l’album est très marqué par l’époque.

4- Vous avez tourné avec Sabaton ! On veut en savoir plus : C’était quand ? C’était où ? C’était comment ?

Julien : “Tourné”, c’est un grand mot !

Olivier : Ils ont plutôt tourné autour de la batterie (rires).

Julien : Nous avons joué en première partie de Sabaton à La Scène Bastille à Paris (16 mai 2007, ndlr). C’était pendant la tournée de promo de « Altero Dominatus ». Nous avions déjà joué à La Scène Bastille. Quand l’organisateur m’a appelé pour me dire “Ça te dit de faire la première partie de Sabaton ?” Je ne l’ai même pas laissé finir sa phrase avant d’accepter. Quand on les regarde, les mecs de Sabaton font un peu peur. Mais les gars c’étaient des crèmes ! Je me rappelle, on avait un problème avec la batterie, ils ont laissé tous les groupes jouer sur la leur. Quand je suis monté les voir dans la loge, ils étaient à moitié à poil… J’étais un peu surpris donc j’ai voulu les laisser tranquille, ils me disaient “Mais non, viens !” (rires). On était à l’aise !

5- Entre “Derrière la lumière” (2005) et “Millénaire” (2020), 15 ans se sont écoulés. Qu’est-ce qui explique une si longue attente ?

Olivier : Il y a eu quelques départs : le chant et le clavier. Hevius est un groupe très fusionnel. Il n’est pas simple d’y entrer, ce n’est pas simple d’en sortir non plus. Lorsque des gens nous quittent, ça remet en cause tout le processus de création au sein du groupe. Aussi, le carnet rose d’Hevius a été assez complet ces dernières années.

Julien : Quand notre claviériste est parti, ça nous a mis un gros coup de mou. Trouver un clavier, c’est compliqué ! Pareil pour un chanteur. Quand le line-up s’est reformé et consolidé, il a fallu prendre le temps. Lorsque nous avons pris la décision de composer un nouvel album, nous ne nous sommes sans doute pas mis assez de pression en termes de délais. Le gros coup de boost, ça a été la rencontre avec notre ingé son ! A partir de là, ça a été beaucoup plus vite.

6- Votre second album “Millénaire” (2020) vous propulse dans un nouveau monde : un son beaucoup plus léché, pour ne pas dire carrément pro, une lyrics vidéo pour la promo, une distribution assurée par Season of Mist et les services d’une agence de presse pour la promotion. Qu’est-ce qui vous a poussé à franchir ce cap ?

Olivier : Le fait de travailler avec un ingé son nous a poussé à franchir le cap. Nous cherchions aussi le moyen de nous faire connaitre un peu mieux pour éviter les écueils du passé. C’est pour cela que l’on a signé avec Ellie Promotion qui gère notre communication. Elodie (gérante d’Ellie Promotion, ndlr) est une amie de longue date. Grace à elle, la distribution de l’album est assurée par Season of Mist. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas jauger les effets à cause du coronavirus. Les albums sont restés bloqués dans les entrepôts, ils commencent seulement à arriver dans les magasins.

7- Parlons de l’enregistrement de cet album. Où avez-vous enregistré les prises de sons ? Comment s’est passée la collaboration avec Mathieu Desjardin pour le Mixage et le Mastering de l’album ?

Julien : Toutes les prises de son ont été enregistrées chez moi, en sous-sol.

Olivier : Nous avons rencontré Mathieu Desjardin lors d’un de nos concerts qu’il a capté et mixé. Nous avions apprécié le boulot qu’il a réalisé sur un album d’un ami qui fait du Death Metal. Le son était très propre, ça nous a plu tout de suite. Nous l’avons vu plusieurs fois au départ puis tout s’est fait à distance.

8- Les thèmes abordés par l’album relèvent en général de la mort, du combat et des abysses. Qu’est-ce qui vous inspire à écrire sur ces sujets ?

Olivier : L’idée était de faire un album plus Heavy que le précédent. Moi qui ne jure que par Judas Priest, Iron Maiden et compagnie, ça me va très bien ! C’est Julien qui s’occupe des paroles, et il s’est notamment fait plaisir sur “Armée d’Acier”.

Julien : Avant, je parlais beaucoup d’antagonisme, le bien contre le mal par exemple. Ça peut paraitre un peu bateau mais ça permet une double lecture aussi. L’idée est d’interpréter les paroles un peu comme on veut. Je pense que ça correspond plus à une influence Power Metal. Avec l’arrivée d’Olivier qui a une influence beaucoup plus Heavy, c’était l’occasion de retravailler les textes et de leur donner une thématique plus guerrière. “Armée d’Acier”‘ est pour moi le meilleur morceau de l’album. C’est un texte très fédérateur comme j’avais envie de le faire. Il évoque le sentiment de fierté d’appartenir à la famille du Heavy Metal. Pour moi, c’est l’un des textes que j’ai le mieux écrit et j’en suis très content.

9- Qui a eu l’idée de reprendre “Vice et Versa” des Inconnus ?

Julien : C’est moi. C’était ça ou une reprise de Gérard Lenorman (rires). Nous cherchions une reprise un peu décalée, qui sorte de l’ordinaire et en français ! Nous avions quelques autres idées mais je crois que personne n’était vraiment convaincu. Lorsque j’ai proposé cette idée, tout le monde a dit oui du premier coup. Comme beaucoup, je suis fan des Inconnus. J’aurais aimé reprendre “Poésie” !

10- Vous faites le choix très audacieux de chanter en français. Du Power Metal dans la langue de Molière, ça ne court franchement pas les rues !  Ce choix a-t-il été évident pour tout le monde ou a-t-il été soumis à discussion ?

Julien : Je ne pense pas m’être déjà posé la question de le faire autrement qu’en français. Je n’ai pas de problème avec l’anglais mais je voulais vraiment faire quelque chose avec un petit côté poétique. Soit, nous faisions des textes basiques en anglais, ou soit nous faisions des textes un peu chiadés en français. La difficulté est de réussir à faire des textes en Français qui ne sont pas ridicules et assumés. Je passe beaucoup de temps sur les textes, et ça pose beaucoup moins de problèmes de mémoire (rires).

Olivier : Nous n’avons jamais remis ça en question. Lorsque nous cherchions un chanteur, nous y avons tout de même réfléchi. Plusieurs chanteurs étaient intéressés pour rejoindre Hevius mais ils étaient rebutés par le fait de chanter en français. Finalement, c’est Julien qui tient la barre et c’est très bien ! J’ai toujours joué dans des groupes qui s’exprimaient en français, ça ne m’a jamais choqué.

11- Julien, comment as-tu appréhendé cette nouvelle casquette de chanteur ?

Julien : J’étais déjà chanteur avant de devoir prendre le micro chez Hevius. Chanter en concert ne m’a jamais posé de problème. Par contre, j’étais curieux de savoir ce que ça allait donner sur un album. C’était le point sur lequel je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais les chroniques sont très positives sur le sujet ! Le fait de chanter en français nous démarque. Peut-être que l’album n’aurait pas autant fait parler de lui si nous chantions en anglais…

Olivier : Il est intéressant de remarquer que Julien a plutôt une voix Rock que Heavy. C’est ce qui fait la particularité d’Hevius ! C’est original d’avoir un chant Rock dans un groupe de Heavy / Power.

12- “Millénaire” doit vous permettre de vous faire un nom sur la scène Metal francophone. Celui-ci a été plutôt bien reçu par la presse spécialisée. C’est quoi la suite pour vous ?

Julien : La suite ? Nous voulons jouer notre album. L’album est bien accueilli, les chroniques sont quasiment toutes bonnes. Malheureusement, le coronavirus nous a mis un coup dans les côtes. Nous avions des concerts prévus, nous espérons pouvoir les faire au printemps 2021.

Olivier : “Millénaire” nous fait passer pour un groupe sérieux. Nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour que ça marche. Le nom d’Hevius n’est plus inconnu dans le milieu. Nous sommes notamment allés en finale du tremplin de la Metalhead Convention ! C’est prometteur pour la suite.

(De gauche à droite : Julien Ferrier – chant, guitare / Ugo Verzeletti – basse / Florian Altairac: claviers / Olivier Louis-Servais – guitare / Alexandre Ferrier – batterie)

“Millénaire” d’Hevius est disponible en version dématérialisée sur Spotify et en version physique sur le Store du groupe.

FabPMF
FabPMF
Né d’un amour interdit entre un conteur nain et un dragon femelle, je n’ai jamais cessé de me passionner pour les Histoires épiques de l’Humanité qu’elles se soient produites sur notre monde ou dans les grimoires de l’enchanteur Eusæbius… Mes références : Sabaton / Helloween / Blind Guardian / Demons & Wizards

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