EPIC FEST 2025 – Interview avec Wind Rose

Nous avons l’immense chance de pouvoir interviewer Francesco Cavalieri, charismatique chanteur de Wind Rose, pour parler avec lui du dernier album du groupe, de la tournée à venir et du nouveau statut de tête d’affiche occupé par Wind Rose. Un échange passionnant.

Interview réalisée le 05 avril 2025 avec Francesco Cavalieri. Nous remercions vivement Stéphanie @sekhmet_eve pour l’organisation de cette interview !

1/ Wind Rose était l’une des têtes d’affiche de cette troisième édition de l’Epic Fest et clairement l’un des groupes les plus attendus si l’on en juge par le nombre de fans présents au concert. Quelle est ton sentiment sur ce show  ?

Ce que je constate c’est que nous avons une très grosse base de fans ici au Danemark et ça vient vraiment confirmer le sentiment qu’on avait avant ça. J’ai vraiment qu’une seule hâte c’est de revenir ici en octobre dans le cadre de notre tournée « Trollslayer Tour ».

2/ Vous avez pris l’habitude de finir vos concerts avec la chanson « I Am the Mountain ». Pourquoi ce choix et que représente cette chanson à tes yeux ?

Déjà c’est une chanson assez particulière dans son style, elle est assez unique. Et puis il y a un vrai concept derrière. Beaucoup de personnes pensent que c’est une chanson épique mais en réalité c’est un morceau qui parle d’un sujet très actuel qui est la dépression et c’est quelque chose qui m’a touché quand j’étais en train d’écrire et de composer cette chanson. C’est une chanson sur les choses de la vraie vie.

3/ « Trollslayer » est l’une des chansons à mon sens marquante du dernier album mais vous ne l’avez pas interprétée ce soir. D’une manière générale, comment avez-vous choisi les chansons que vous avez interprétées pour ce concert ?

Pour ce concert, on ne voulait pas « gâcher » les surprises que nous avons préparé pour notre tournée cet automne, notamment les nouvelles chansons du nouvel album. « Trollslayer » est une chanson très puissante, c’est elle qui donne son nom à l’album d’ailleurs.

C’est une chanson inspirée par le livre « Trollslayer » de l’univers Warhammer et dans ce livre, le trollslayer est un nain qui a rompu son serment et pour retrouver son honneur, il doit mourir dans une bataille. En résumé, le trollslayer est celui qui doit faire l’ultime sacrifice pour s’élever. C’est ce qui me plait dans cet univers, le duel entre le côté épique du combat mais aussi le côté sombre et triste.

4/ Votre dernier album est une vraie réussite. Comment faites-vous pour tenter d’apporter de nouvelles choses aux fans tout en gardant votre style si spécifique ?

A nos débuts, nous étions très inspirés par Le Seigneur des Anneaux puis nous avons ensuite exploré le monde de Tolkien de manière plus générale avec le Hobbit ou le Silmarillion mais nous avons compris qu’il nous fallait quelque chose de nouveau donc sur chaque album, on essaye de trouver LA clé, qui peut être un style spécifique ou quelque chose lié aux paroles.

« Warfront » par exemple, est un album plus solide mais plus lent que les autres alors que « Trollslayer » ressemble plus aux premiers albums, avec des sonorités plus Folk et selon moi, c’est quelque chose dont on avait besoin, surtout pour les concerts.

Pour le prochain album ce sera très différent mais je ne peux pas t’en dire plus !

5/ La première fois que j’ai vu Wind Rose en concert, c’était en 2020 à Paris, vous faisiez la première partie de Gloryhammer, il y avait quelques dizaines de personnes et vous aviez joué quatre ou cinq chansons. Aujourd’hui, vous allez faire une tournée en tête d’affiche avec Orden Ogan et Angus McSix, dans des grandes salles et avec plusieurs dates déjà sold-out. Comment tu juges votre progression en l’espace de quelques années ?

Nous avons clairement franchi d’immenses paliers durant ces quelques années et je peux dire que nous surfons sur la vague du succès.

Nous sommes ambitieux, notre but c’est de poursuivre notre progression. C’est important de rester concentré sur ce qu’on publie et faire en sorte que ce soit le mieux que l’on puisse faire. Pour moi, être sur scène, faire des concerts, jouer correctement, tout le monde peut le faire. Mais faire de la bonne musique c’est différent. C’est pour ça qu’il faut rester focalisé sur ce qu’on sait faire, dans notre style spécifique de Dwarves Metal.

6/ Justement, vous n’avez pas peur parfois d’être bloqués dans ce rôle ou cette image de Dwarves Metal et que cela vous empêche de faire d’autres choses ?

Tu sais, si demain je compose une chanson sur un autre sujet, par exemple sur le Moyen-Âge ou sur les samouraïs, tout le monde continuera de penser que je parle de nains !

Tout à l’heure on parlait de la chanson « I Am the Moutain », sur la dépression, et pourtant les gens la considèrent comme une chanson très épique. Mais si tu lis les paroles, tu comprends de quoi ça parle vraiment.

Je pense que j’ai toujours beaucoup de liberté pour parler de ce dont j’ai envie. Après c’est sûr, si je veux parler de l’univers ou faire une chanson d’amour, ça ne marchera pas.

Mais à part ça, on se donne la liberté d’écrire sur ce qu’on aime car si on ne le fait pas, à la fin on ne fera que nous copier nous-mêmes. Donc je pense que c’est important de toujours apporter quelque chose de neuf au public, sinon ça ne fonctionne pas.

Le public français est clairement l’un des plus dingues !

7/ Est-ce que tu es d’accord pour dire que Wind Rose est un groupe qui a connu deux carrières, celle avant « Diggy Diggy Hole » et celle après ce tube ?

Disons même que notre carrière a commencé avec « Diggy Diggy Hole », parce qu’avant ça, nous étions un groupe de seconde ligue, la ligue non professionnelle. Depuis nous avons signé chez Napalm Records et là nous sommes rentrés dans le circuit professionnel.

Commencer avec une vidéo qui a quoi, 60 millions de vues, c’est évidemment le meilleur départ possible. Même si nous existons depuis seize ans, notre véritable carrière a commencé en 2019.

Après, il ne faut pas oublier quand même que nous avons eu quelques succès avant. La chanson « To Erebor », a fait 2 millions de vues, pour un groupe quasi inconnu et sans label c’est déjà énorme. Ca nous a permis de nous faire connaitre et de faire des concerts avec Ensiferum et Ex Deo notamment. C’est seulement plus tard que nous avons signé avec Napalm Records et aujourd’hui Wind Rose est l’un des plus gros groupes du label avec Powerwolf et Alestorm.

8/ En dehors de votre label, vous êtes également très actifs sur les réseaux sociaux, notamment TikTok, sur lequel vous postez énormément de memes. Est-ce que vous gérez vous-même votre communication et quelle est votre stratégie ?

C’est Claudio (Falconcini), notre guitariste, qui gère cette partie oui. Il y a un vrai travail derrière ça qui consiste à rester à l’affut sur ce qui est viral ou ce qui fonctionne. On essaye vraiment de faire de notre mieux, on apprend sur le terrain comment gérer tout ça et je pense qu’on fait plutôt du bon boulot.

Je ne suis pas certain mais je pense que l’on est l’un des premiers groupes de Metal à faire des memes de la sorte.

9/ Dernière question, que peut-on attendre de la tournée de cet automne ?

Le line-up de cette tournée est très lourd avec Angus McSix et Orden Ogan, des groupes avec une grosse base de fans.

Personnellement, j’ai vraiment hâte de jouer en France parce que vous êtes clairement le public le plus dingue. Je suis Italien donc je ne devrais pas dire ça ! Mais sérieusement, c’est fou, vous faites des moshpits du début à la fin, on ressent une véritable énergie. C’est un peu le cas aussi en Italie ou en Espagne, ça doit venir de nos origines latines ! En Allemagne, le public est incroyable aussi, très fidèle, mais ils sont plus calmes pendant les concerts.

Résumé

AlexPMF
AlexPMF
Pirate des temps modernes chevauchant le monde sur son dragon, un violoncelle dans la main et une bouteille de bière dans l'autre. Mes références : Running Wild / Powerwolf / Gloryhammer / Rhapsody