Interview avec Dr. Dead, chanteur de Dominum

Dans le cadre de la sortie du nouvel album de Dominum « The Dead Don’t Die », nous avons pu avoir une interview avec Felix Heldt alias Dr. Dead ! Un grand merci à SLH Agency et Napalm Records pour leur confiance !

Interview réalisée via Zoom le lundi 23 décembre 2024.

(Re)Lire notre chronique : « The Dead Don’t Die ».

1/ Comment a été élaboré le dernier album « The Dead Don’t Die » ? Avez-vous rencontré des difficultés particulières ?

Difficultés ne serait pas bon mot car on avait un peu la pression devant nous. Les gens semblaient avoir apprécié « Hey Living People » notre premier album, ce qui est vraiment super, mais d’une autre façon quand il s’agit de sortir un second album, ça devient crucial je pense.

Pour un premier album, on a beaucoup de temps devant nous, mais à partir du deuxième on n’en a pas autant. On était dans une situation où on se disait : « on va le refaire mais avec moins de temps ».

Heureusement, on n’a jamais arrêté d’écrire des chansons. On écrit quasiment tout le temps. Donc après avoir réalisé « Hey Living People » auprès de notre label Napalm Records, on avait déjà commencé à composer pour « The Dead Don’t Die ».

Un an après on sort notre second album, ce qui est très rapide je pense. Les gens vont se poser la question de savoir s’il sera bien, et nous on veut faire les choses parfaitement bien, on ne veut pas sortir quelque chose de moyen.

On cherche à être assidus sur la bonne qualité des chansons. Si jamais au sein du groupe on a le moindre doute sur une chanson, on laisse de côté et on se dit qu’on a besoin de plus de temps.

A la fin, tout le monde était plutôt heureux alors nous voilà !

2/ Il y a tout juste un an d’écart entre ce dernier opus et votre premier ? Pour quelles raisons ?

On a fait énormément de concerts cette année, beaucoup de concerts où on ouvrait pour pas mal de groupes.

Pour la fin du mois de décembre, dans trois jours exactement, on va jouer en tête d’affiche pour la première fois, on a vraiment hâte. Mais quand on est en tête d’affiche, on ne peut pas juste jouer 15 minutes ni même juste un album !

Beaucoup de groupes étaient en tournée à ce moment-là, on a dit à notre agent qu’on pouvait faire cette tournée mais alors on aurait besoin d’un deuxième album.

On s’est d’abord demandé si on avait le temps, puis on s’est dit qu’on avait même le temps de ne pas le produire précipitamment, ce qui permettait de se concentrer sur la qualité.

On s’est focalisé sur notre objectif « tournée + album » et on est allés de l’avant.

3/ C’est la première fois que vous serez en tête d’affiche. Est-ce qu’il y aura une tournée européenne dans un futur plus ou moins proche ? Si oui, avec une date en France ?

La nouvelle tournée qui arrive n’aura lieu qu’en Allemagne. Mais sûrement à l’avenir, on ne sait jamais.

Pour l’instant on n’a aucune expérience de jouer en tête d’affiche, ce sera une première pour nous. C’est quelque chose de difficile car on a la production avec nous, on doit jouer plus longtemps qu’avant etc. On sera face à différentes situations nouvelles.

Comme on sera en headliner, on n’aura pas se précipiter, on pourra prendre notre temps, pour la prochaine tournée qui arrive on pourra jouer bien plus de morceaux. Quand on est en première partie, on est limités par le temps et on doit vraiment réfléchir à morceaux choisir pour le show etc. Là on aura plus de temps et ce sera vraiment cool pour exprimer toute notre folie sur scène.

4/ Trouves-tu l’inspiration facilement pour composer ? Comment trouvez-vous l’inspiration en général ?

On a joué beaucoup de concerts, je suis dans le mood de la tempête Dominum tout le temps.

Je n’ai pas besoin de regarder un film de zombies pour trouver l’inspiration. Je peux la trouver partout où je vais, en discutant bien avec quelqu’un, en marchant dans la rue, en regardant les gens, en regardant un film, en lisant un livre etc. On peut l’inspiration partout. On a juste besoin de relier ça à la musique.

Quand on marche à bras ouverts, ouvert d’esprit, on ne devrait pas avoir de problème à trouver l’inspiration. En tout cas, ce mon côté ça marche !

5/ Qu’est-ce qui vous inspire à travers l’univers des zombies ? C’est une thématique assez originale dans le monde du Power Metal.

Il existe des groupes qui parlent de pirates, d’autres de vikings, d’autres de loups-garous etc. Pour moi les zombies sont juste géniaux ! J’avais regardé la série The Walking Dead qui a connu un immense succès à travers le monde. Aussi tout le monde sait ce qu’est un zombie de nos jours, même ma grand-mère le sait, c’est génial.

Les zombies c’est un peu une grande marque à travers le monde. Tout le monde sait ce que c’est, mais il n’y avait pas de groupes de Power Metal autour des zombies. On se demandait pourquoi, alors on a décidé de le faire même si ça demandait beaucoup d’investissement, beaucoup d’argent dans les costumes etc.

J’ai toujours été un fan de zombies, j’ai vu mon premier film de zombies à 13 ans, c’était Dawn of the Dead, et depuis je suis devenu fan de zombies.

6/ D’ailleurs, considères-tu Dominum comme un groupe de Power Metal ? Les sonorités sont vraiment variées. Des fois ça peut aussi faire penser à du Metal Alternatif américain comme Skillet.

Pour être honnête, quand on a enregistré notre premier album, on a fait ce qu’on voulait faire. On n’est pas partis dans l’objectif de faire du Power Metal. On a fait ce qui nous venait à l’esprit, selon moi c’est la meilleure chose à faire.

On est un peu esclave de ce qui nous entoure. J’écoute beaucoup de Power Metal mais aussi beaucoup d’autres choses, alors tout s’est un peu croisé et le résultat a donné ce qu’il était.

Mais finalement, c’est comme si on avait un enfant dans les bras et cet enfant on doit lui donner un nom. Je pense que cet enfant c’est bien de le nommer « groupe de Power Metal », car même si je n’ai pas une voix de Power Metal, ce qu’on fait se retrouve sous l’égide du Power Metal.

Quand on parle de Power Metal, on évoque toujours Helloween, Rhapsody ou Blind Guardian etc. Mais il y a tellement de bons groupes dans le genre et différents styles variés chez les groupes. Personne n’a besoin de copier Helloween, ce qu’ils font est déjà parfait. C’est comme en cuisine, c’est toujours intéressant de combiner différents ingrédients, et pas juste manger du riz avec du ketchup !

7/ Quels sont vos principales sources d’inspiration en général ?

Ce qui m’inspire c’est l’univers des zombies, mais aussi jouer en live car quand on voit les fans qui réagissent dans la foule je trouve ça très inspirant. Quand on joue sur scène, ça va dans les deux sens, on cherche à transmettre quelque chose et les fans nous le rendent.

Dr. Dead, chanteur de Dominum. Photo prise à Paris lors du concert au Trabendo.

8/ On sait que tu as été l’un des producteurs d’albums pour des groupes tels que Freedom Call ou Visions Of Atlantis. Qu’est-ce qui t’a poussé à fonder ton propre groupe ?

Pour Freedom Call j’ai juste écrit quelques chansons, mais je suis bien le producteur principal de Visions Of Atlantis.

Avant j’avais un groupe quand j’avais 15 ans, on était des ados mais après en grandissant on a pris des chemins différents. Certains ont acheté une maison, d’autres ont fondé une famille.

Il y a des personnes avec qui j’étais toujours en contact et le sentiment de fonder un groupe est venu soudainement. Je m’étais dit : « c’est le moment ou jamais faisons-le maintenant ».

Sachant qu’on l’avait déjà fait avant, je m’étais dit aussi qu’on pouvait le refaire même si aujourd’hui on n’a plus le même âge, on a évolué et n’a plus le même niveau musicalement aussi. Si l’univers te dit de le faire, alors suit la voix de l’univers !

9/ Quel est ton ressenti d’avoir partagé cette dernière tournée en compagnie de Feuerschwanz et Orden Ogan ?

C’était super. Il y a eu de supers moments c’était vraiment top.

Je connais les gars de Feuerschwanz depuis des années, on est de bons amis. Orden Ogan on les a rencontrés en Avril dernier, partir avec eux c’était rencontrer des amis.

Cette tournée pour moi c’est une tournée entre amis, on était bienveillants entre nous, on s’appréciait tous, personne n’était froid avec personne, c’était vraiment cool.

10/ Sens-tu Dominum évoluer positivement vers l’avenir ?

C’est difficile à dire maintenant.

Si quelqu’un m’avait dit il y a un an que je serai en tête d’affiche d’emblée un an après la sortie de mon premier album, je lui aurais répondu : « va te faire foutre ça n’arrivera pas ». Et maintenant ça arrive !

Bien sûr, j’espère toujours que les gens aiment ce qu’on fait, mais je ne veux pas parier sur le futur car je suis très mauvais pour ça !

11/ Au niveau des textes, trouves-tu l’inspiration facilement ? Arrives-tu à varier les diverses histoires de zombies ?

Sur le premier album, on avait beaucoup de chansons inspirées de films ou de livres disant : « attention des zombies arrivent ».

Avec le temps, on cherche à évoluer. On essaie de trouver tout ce qui peut coller au monde des zombies. Il faut juste trouver son chemin, et nous on essaie de voir ce qui peut nous attirer là-dedans.

Quand on écrit des chansons, certes il y a des paroles, mais le plus important c’est de transmettre la couleur musicale. On veut que ça apporte une signification aux gens.

12/ Pourquoi avoir choisi le nom de Dominum ?

Trouver un nom de groupe n’est pas quelque chose de facile, surtout quand on n’a plus 15 ans.

Quand on a 15 ans, on se dit juste qu’on va prendre un nom qui sonne bien, qui a l’air cool. Mais à notre âge, on veut que le nom choisi ait une signification pour nous.

On a cherché plein d’idées sur nos téléphones, voir si on ne pouvait pas trouver quelque chose de cool ou un nom qui nous inspire. A un moment quelqu’un dans le groupe a dit : « pourquoi pas le nom Dominum ? ». J’y ai réfléchi et je me suis dit que, oui ça sonnait bien et ce n’était pas un nom horrible.

Dominum en latin veut dire « maître », donc la chanson « Immortalis Dominum » signifie « Maître des morts-vivants ». Cela se rapproche de légendes, et les légendes c’est toujours cool.

13/ Qu’est-ce que le Power Metal selon toi ?

Bonne question ! J’ai grandi avec beaucoup de groupes de Power Metal mais ceux qui m’ont le plus touché sont Sabaton et Powerwolf.

Pour moi, c’est l’attitude que les groupes apportent en live. Par exemple, lors d’un grand festival comme le Wacken, c’est toujours avec les groupes de Power Metal qu’on ressent une belle énergie dans le public.

Tout le monde veut ressentir la même chose, faire la même chose, c’est quelque chose avec ce genre où on peut partager la même énergie avec tout le monde.

Par exemple, au Trabendo à Paris, quand on a joué tout le monde exprimait une joie de vivre réciproque. C’est ça pour moi le Power Metal : une bonne attitude et un bon moment à partager.

14/ Autre chose à ajouter ?

Ne vous faites pas mordre par les mauvais zombies !

Merci beaucoup pour votre temps, pour ces super questions, j’espère qu’on se reverra bientôt.

Résumé

BenPMF
BenPMF
Musicien à ses heures perdues passionné de Power, les mélodies et orchestrations épiques illuminent son bonheur. Ce barde des temps modernes puise son inspiration du côté de Helloween et de Gamma Ray sous un air joyeux de Freedom Call. Son univers s’élargit aussi autour des contrées imaginaires de Stratovarius, Dragonforce, Avantasia, Rhapsody, Blind Guardian… Et bien d’autres encore !
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