Rhapsody of Fire – Challenge the Wind

Le nouvel album de Rhapsody of Fire, « Challenge the Wind », réserve de belles surprises même s’il n’est pas exempt de tout défaut.

Si vous lisez ces lignes, c’est que vous connaissez surement Rhapsody of Fire, groupe culte du Power qui a connu des hauts et pas mal de bas ces dernières années. Inutile donc de revenir sur les différentes itérations du groupe et concentrons nous directement sur ce qui nous intéresse aujourd’hui.

« Challenge the Wind » constitue le troisième volet de la saga des Nephilim, engagée en 2018 suite au reboot du groupe par Alex Staropoli. Depuis, Rhapsody of Fire semble enfin avoir retrouvé un peu de stabilité, Giacomo Voli prenant progressivement ses aises au chant et se détachant avec réussite de l’encombrant héritage laissé par son prédécesseur Fabio Lione.

« Challenge the Wind » était donc un album vivement attendu par les fans et avait pour mission de confirmer toutes les bonnes choses entendues sur « Glory for Salvation ».

Un départ très bien maitrisé

L’écoute du premier morceau à de quoi rassurer : « Challenge the Wind » débute par de belles orchestrations, une rythmique galopante et une partie mélodique entraînante. Le style des Italiens est ici pleinement reconnaissable et c’est une excellente nouvelle.

Le second titre, « Whispers of Doom », ne déroge pas à la règle et, bien qu’il s’avère plus lent, offre un côté théâtral plus marqué, notamment grâce au jeu vocal de Giacomo Voli et au doublement de sa voix sur le refrain qui apporte encore d’avantage de souffle au morceau.

Sur « Bloody Pariah », Rhapsody of Fire sort les muscles : le titre est incontestablement l’un des plus épique et des plus rapides de l’album, avec un excellent travail des claviers pour lui donner une ambiance plus sombre, qui sert de tremplin au titre suivant, l’impressionnant « Vanquished by Shadows ».

Gigantesque, « Vanquished by Shadows » l’est déjà par sa durée hors norme de 16 minutes. Ce genre de titre est toujours une prise de risque, surtout quand il est placé en milieu d’album, le défi étant de proposer une chanson à la fois cohérente mais suffisamment variée pour ne pas lasser l’auditeur.

Le ton est donné dès les premières notes : le riff acéré et les arrangements imposants sont très vite rejoints par un chant agressif façon Death Metal qui pourra surprendre les oreilles les plus délicates mais qui s’avère très pertinent et en raccord avec l’ambiance du morceau.

Après six minutes de furie, le calme revient grâce à un court interlude à la guitare sèche qui sert de transition avec la seconde partie de la chanson, plus lente mais pas moins puissante grâce aux chœurs et à des guitares plus présentes.

Quant à la troisième et dernière partie, elle se démarque surtout par le solo de clavier d’Alex Staropoli, qui rappellera de bons souvenirs aux fans de la première heure. Un dernier solo de guitare acoustique vient refermer ce chapitre intense mais globalement réussi.

Une seconde partie moins enthousiasmante

Après une telle débauche d’énergie, le retour sur terre peut-être périlleux et malheureusement, la seconde partie de l’album n’est pas aussi enthousiasmante que la première.

En réalité, Rhapsody of Fire atteint peut-être ici sa limite : celle de ne pas réellement parvenir à proposer de nouvelles choses. Si des morceaux comme « Diamond Claws » ou « Black Wizard » ne sont pas intrinsèquement mauvais, ils ne viennent au final que compléter une discographie qui compte déjà une pléiade de chansons identiques, et rapidement oubliées.

La preuve est d’ailleurs apportée par « Mastered by the Dark », qui n’est rien d’autre que version raccourcie de « Vanquish by Shadows » ! Un choix totalement incompréhensible et qui ressemble à du remplissage inutile.

Heureusement, quelques morceaux sortent quand même du lot. « Kreel’s Magic Staff », adopte un style plus Folk, caractérisée par son incontournable solo de flûte ; mais c’est surtout « Black Wizard » qui vaut le détour. Énergique et puissant, il porte à lui seul la face B de l’album et y on retrouve une ambiance sombre, avec chants en latin et partie Death. Un style qui colle à merveille avec le Power Sympho et qui fait tout le sel de cet album opus.

Détails de l'album

Date de sortie :
31 mai 2024
Label :
AFM Records
Genre :
Power Metal Symphonique
Setlist :
01. Challenge the Wind 02. Whispers of Doom 03. The Bloody Pariah 04. Vanquished by Shadows 05. Kreel's Magic Staff 06. Diamond Claws 07. Black Wizard 08. A Brave New Hope 09. Holy Downfall 10. Mastered by the Dark

NOTRE AVIS

Fidèle à ses principes et à son style, Rhapsody of Fire propose un album une nouvelle fois solide et maitrisé, s'accordant même des petits écarts de conduite du côté du Death qui offrent une autre dimension tout à fait intéressante à plusieurs compositions. Dommage cependant que certains titres se montrent beaucoup moins inspirés, créant des longueurs inutiles dans un album qui reste de très bonne facture.
Composition
7
Arrangements
9
Écriture
8
AlexPMF
AlexPMF
Pirate des temps modernes chevauchant le monde sur son dragon, un violoncelle dans la main et une bouteille de bière dans l'autre. Mes références : Running Wild / Powerwolf / Gloryhammer / Rhapsody
Fidèle à ses principes et à son style, Rhapsody of Fire propose un album une nouvelle fois solide et maitrisé, s'accordant même des petits écarts de conduite du côté du Death qui offrent une autre dimension tout à fait intéressante à plusieurs compositions. Dommage cependant que certains titres se montrent beaucoup moins inspirés, créant des longueurs inutiles dans un album qui reste de très bonne facture.Rhapsody of Fire - Challenge the Wind