Un album intéressant, joliment mené par le duo Jona Tee / Nils Molin, auteurs de véritables hymnes de Power metal. De quoi garder une oreille attentive pour la suite
L’excellence suédoise
New Horizon est un groupe de Power metal relativement jeune, puisque la formation a été formée en 2020 par le suédois Jona Tee, artiste multi instrumentiste, qui gère à lui tout seul la guitare, la basse, les claviers et la composition de cet album. En 2022, Jona Tee sort « Gate of the Gods » avec au chant Erik Grönwall (passé par le groupe Skid Row).
Pour ce second album, Jona Tee a fait appel au suédois Nils Molin (chanteur de Dynazty et d’Amaranthe) pour tenir le micro. C’est désormais ce duo qui mène d’une main de fer « Conquerors ». Si l’écriture et la composition de l’album sont plutôt réussis, la production du label italien Frontiers Records particulièrement puissante met à l’honneur les instrus et le coffre vocal de Nils Molin qui démontre une nouvelle fois son formidable talent de frontman.
Des premiers singles vertigineux
Dès l’ouverture on est happé par l’énergie et la puissance de New Horizon. « Against the Odds » débute de manière conquérante : trompette, claviers, clameurs, avant que la fureur de Nils Molin ne prenne le relais. Nous plongeant dans l’antiquité Romaine, le groupe nous raconte la marche de l’armée romaine franchissant le Rubicon en direction de Rome. Cette rivière était interdite de passage par une quelconque armée. Souhaitant renverser la République et un Sénat jugé corrompus, César avait pris la tête d’une armée, franchissant le Rubicon : une décision lourde de conséquence, qui conduira quelques années plus tard à son assassinat.
Comme tant de groupe de Power metal, New Horizon utilise des évènements historiques à des fins artistiques. Ici, la marche de l’armée romaine est symbolisée par une musique au tempo rapide, et un chant grave et profond qui traduit la gravité du moment. L’utilisation de trompette à la romaine et de claviers omniprésents nous transposent chez les romains.
“Conquerors” est un album qui nous fait voyager dans des moments importants de l’Histoire, puisque le titre « King of Kings » est une référence à Jésus Christ, sont évoqué la trahison de Judas, et le jugement jugement et exécution de Jésus. Si le thème est sombre, la musique va à contre sens puisque le groupe déborde sur du Pop metal à la Beast in Black avec un chant moins agressif. Ce titre est en deux parties, avec tout d’abord une part belle faite au chant haut, clair et expressif de Nils Molin, avant que le seconde partie ne mettent à l’honneur les claviers et guitares renforçant cette fois le côté dramaturgique.
Changement de style et d’époque avec « Daimyo » qui raconte la saga de Oda Nobunaga, un seigneur de guerre japonais à l’époque médiévale. L’influence nippone sert de fil conducteur à la chanson. Le refrain est un régal d’interprétation, Nils Molin y chante de manière épique, bien accompagné par des instrus’ aux sonorités martiales et guerrières.
Après ces trois premiers titres, New Horizon enchaîne avec « Shadow Warrior », un titre un peu en dessous des trois singles précédents, mais qui retient néanmoins l’attention par un côté plus sombre et une construction qui ne laisse pas de marbre.
Un album inégal
Enfin, après 4 titres remuants, le groupe retombe avec « Apollo » sur un rythme plus lent, plus lourd, mais aussi plus grave : celui du risque de guerre totale entre les deux grandes puissances, USA et URSS qui se lancent dans une course à la conquête de l’espace. Si la chanson est agréable, on peut regretter que l’ambiance « cosmos » et « espace » soient relativement absentes, à la différence par exemple de « Daimyo » où le groupe a su retranscrire l’ambiance nippone.
Sans être mauvais, la seconde partie de l’album est bien en dessous de la qualité des premiers titres. Le titre « Before the Dawn » dans lequel est invité la chanteuse d’Amaranthe Elize Ryd tente de jouer la carte de la corde sensible, en nous présentant une sorte de Power balade, mais dont l’effet est particulièrement limité.
Si « Edge of Insanity » redonne un nouveau souffle avec un côté remuant et agressif, bien amené par des chœurs et un refrain puissant, New Horizon termine « Conquerors » avec un monument du heavy metal : « Alexander the Great » d’Iron Maiden. Une marche un peu trop haute pour New Horizon, qui aurait eu davantage intérêt à confectionner son propre titre sur Alexandre le Grand, plutôt que d’effectuer une reprise qui n’apporte rien de neuf, et dont le chant manque de puissance.
A cette seconde partie nous préférons retenir les premiers titres de New Horizon, très bien construits, et formidablement interprété par Nils Molin, brillant chanteur, dont la voix est accompagnée agréablement par de belles orchestrations et un style prenant. Assurément « Conquerors » est un album prometteur, qui malgré quelques faiblesses dégage des titres forts.
