Aujourd’hui, nous sortons des sentiers battus et nous nous éloignons un peu du Power Metal pour parler de Feuerschwanz, groupe de Medieval/Folk Metal Allemand ultra populaire outre Rhin, qui s’apprête à sortir « Warriors », un album anniversaire spécial qui comprend dix morceaux du groupe réenregistrés en Anglais ainsi que deux titres inédits. A cette occasion, nous avons pu nous entretenir avec Jan Jamaszyk, bassiste du groupe, pour parler de ce nouvel opus…
Interview réalisée en visio en avril 2024. Nous remercions nos partenaires de Sounds Like Hell pour l’organisation.
1/ Vous sortez demain « Warriors », un album très particulier qui vient célébrer les 20 ans de Feuerschwanz. Mais avant d’en parler, peux-tu me dire ton avis sur la carrière du groupe et est-ce que tu t’attendais à ce qu’elle dure aussi longtemps ?
Personnellement, je suis arrivé dans le groupe il y a six ans mais mon principal ressenti c’est que ça a été un très bon choix de s’orienter davantage vers le metal depuis quelques années, je suis moi-même un fan de metal, et j’ai tout de suite été certain que ça allait marcher pour nous dans le futur.
C’était il y a 6 ans mais si tu avais posé la même question à Hauptmann quand il a commencé il y a 20 ans, je pense que sa réponse aurait été différente. Quand il a lancé le groupe à la base le but était d’apporter un peu plus de fun aux fêtes médiévales en Allemagne, car il pensait que la communauté des fans de Moyen-Age était trop sérieuse. Et après le premier concert, tout le groupe est parti sauf lui ! Donc oui, je ne suis pas sûr qu’il aurait pu prédire l’avenir de Feuerschwanz à l’époque ! Mais il y a cru durant toutes ces années.
2/ Pourquoi ce style, le Medieval/Folk, est-il si populaire en Allemagne ?
Il y a énormément de marchés médiévaux en Allemagne, avec des passionnés qui font des reconstitutions d’époque, il y a beaucoup de musique, d’artistes en tout genre et il y a toujours ce besoin de nouveaux groupes pour animer ces fêtes médiévales et c’est d’ailleurs comme ça que Feuerschwanz a débuté.
3/ « Warriors » est un album assez unique dans votre discographie car c’est le premier à être entièrement en Anglais. C’est une chose à laquelle vous avez tout de suite pensé ou vous aviez d’autres idées pour célébrer cet anniversaire ?
L’idée de faire un album en Anglais est apparue durant la période COVID. On faisait beaucoup de concerts en streaming et on s’est rendu compte qu’on avait aussi une réputation en dehors d’Allemagne et que les gens commençaient à apprécier notre musique même s’ils ne parlaient pas notre langue. Donc ça doit faire deux ou trois albums que l’on se dit que l’on devrait embarquer ces fans dans notre voyage et qu’ils comprennent vraiment ce dont on parle dans nos chansons.
4/ Et puis le Medieval/Folk metal a le vent en poupe depuis quelques temps, donc c’était le bon moment de sortir un album qui soit plus « »international » non ?
Oui, je pense aussi. On a déjà expérimenté l’Anglais sur l’album précédent mais juste pour le titre de certaines chansons ou une petite partie des paroles mais d’un autre côté, notre fanbase est vraiment basée ici en Allemagne donc pour nous la meilleure solution était de faire des reprises de nos chansons en Anglais, pour diffuser notre message à plus de personnes.
5/ Comment avez-vous choisi les chansons qui figurent sur cet album ?
On avait une grande liste de chansons au départ mais il y en avait certaines que l’on voulait absolument pour l’album et qui sont importantes pour nous comme « Das Elfe Gebot ». L’idée était aussi de ne pas faire une traduction mot à mot mais plus de saisir le sens des chansons. Certaines ont été compliquées à traduire comme « Das Elfe Gebot » et on passé beaucoup de temps dessus.
6/ Oui j’imagine que traduire ses propres chansons est un exercice particulier. Comment avez-vous procédé ?
Nous avons essayé de garder le sens global des chansons, mais parfois ce n’est pas si simple car dans nos chansons nous jouons souvent sur les mots et c’est très difficile à traduire. Nous avons fait de notre mieux pour conserver l’esprit et le message des chansons.
« Das Elfe Gebot » a vraiment été la chanson la plus dure à traduire, mais comme elle devait absolument figurer sur l’album, on y a passé beaucoup de temps pour finalement trouver le bon compromis. Après il y a deux ou trois chansons que nous avons traduites mais qui ne figurent pas sur l’album. Peut-être pour un prochain…
7/ Vous êtes actuellement en tournée en Allemagne et vous interprétez en Allemand des chansons qui ont été traduites pour ce nouvel album. Mais qu’en sera t-il pour vos prochains concerts en dehors d’Allemagne, notamment cet été ? Vous allez les chanter en Anglais ?
Oui ! Nous sommes très reconnaissants de l’accueil que nous recevons lors de concerts en Espagne ou ailleurs, même quand les gens ne parlent pas Allemand, mais maintenant que nous avons quelques chansons en Anglais, nous allons évidemment les chanter dans cette langue.
8/ Et ça n’a jamais été un peu frustrant pour vous de jouer devant un public qui ne comprend pas le sens de vos chansons ?
Honnêtement, nous sommes un groupe très énergique sur scène et donc après deux chansons, tout le monde dans le public fait la fête et la langue n’a plus aucune importance ! C’est vraiment fantastique pour nous.
9/ Est-ce que tu dirais que l’Anglais apporte quelque chose à vos chansons ?
Oui absolument. Pour moi chanter en Anglais apporte quelque chose et nos chanteurs te diront que c’est même plus facile pour eux de chanter en Anglais parce que l’Allemand sonne plus dur et parfois moins mélodique. L’Anglais apporte parfois plus de flow, je pense que ça s’entend sur l’album.
10/ Cette nouvelle expérience vous donne t-elle envie de produire plus de chansons en Anglais à l’avenir ?
Je ne dirais pas que nous allons complètement basculer sur l’Anglais parce que notre communauté de fans en Allemagne est un véritable trésor ; ils nous supportent depuis le début et je veux être certain qu’ils continuent d’entendre ce pourquoi ils nous suivent depuis des années. Donc nous n’allons pas abandonner la langue Allemande mais nous allons peut-être intégrer plus de refrains ou de paroles en Anglais c’est possible. Mais vraiment, pour nous notre cœur est l’Allemand et les langues Nordiques parce qu’elles vont parfaitement avec notre univers médiéval/viking.
11/ Feuerschwanz est aussi très célèbre pour ses reprises d’Abba, O-zone, Ghost… Mais est-ce que ça vous plairait qu’un groupe reprenne à son tour l’une de vos chansons et si oui, lequel ?
C’est une question vraiment intéressante. Je pense que n’importe quel groupe qui apporterait quelque chose de neuf à nos chansons serait intéressant. Après, un groupe que j’aimerais bien voir reprendre une de nos chansons, serait « Electric Callboy » (excellent groupe de Metalcore que l’on vous recommande au passage), parce qu’ils partagent vraiment notre ADN festif et ce serait vraiment intéressant de voir comment ils feraient cette reprise !
12/ En 20 ans de carrière, il a dû vous arriver tout un tas d’histoires incroyables. Il y en a une que tu pourrais partager avec nous ?
Il y aurait plein d’histoires à raconter ! Une des plus drôle s’est passées lors d’un des tous premiers concerts du groupe. Le bassiste portait ses chaussures médiévales et comme il avait du mal à marcher, il est tombé sur scène et a tout détruit dans sa chute, même sa basse ! Après ça, tous les autres musiciens ont quitté le groupe et Hauptmann est resté le seul membre de Feuerschwanz…