Confronté au mal et aux démons, les chevaliers d’Héliopolis se préparent pour un nouveau combat. La lutte entre le bien et le mal se raconte dans une fresque passionnante présentée par le groupe franco-suisse Phoebus the Knight
Un projet remarquablement écrit
On avait quitté les chevaliers d’Heliopolis à la Révolution française, suite à une série de combat épique et laborieux contre un monstre appelé la Bête. Les chevaliers d’Heliopolis sont issus tout droit de l’imagination de 5 passionnés qui se sont lancé dans un projet de metal opéra, à la sauce Power Symphonique. Cette histoire est portée par Adrien Djouadou (composition, guitare, chant) et Axel de Montalembert (chant et écriture), accompagnés par Noémie Allet (basse et chant), Adrien Guingal (guitare) et Guillaume Remih (batterie).
L’Histoire sert de support à Phoebus the Knight, qui utilise des faits historiques, et les confrontent à la Hight fantasy, le tout dans un décorum d’opéra.
Gilles de Rais, un ancien compagnon d’arme de Jeanne d’Arc au service du mal
“The Cursed Lord” nous plonge en pleine Guerre de 100 ans. Maréchal de France, preux chevalier et lieutenant de Jeanne D’Arc, Gilles de Rais est considéré par les historiens et criminologues comme l’un des premiers tueurs en série de l’Histoire !
Dévasté par le chagrin suite à la mort de Jeanne d’Arc et criblé de dettes, le maréchal de France se tourne vers les forces du mal. Son objectif : se venger de Dieu et invoquer Lucifer par le biais d’un rituel occulte. Près de 200 enfants vont pâtir de la folie de Gilles de Rais en mourant dans d’atroces souffrances dont nous ne détailleront pas les détails.
Arrêté par le Duc de Bretagne, jugé et exécuté, Gilles de Rais suscite encore aujourd’hui crainte, mystère et incompréhension. Voilà pour les faits historiques.
Une histoire de type Donjon et Dragon avec des démons et des zombies, le tout magnifié par une musique symphonique
Phoebus the Knight utilise cette vérité historique pour construire son histoire. Celle d’une aventure des chevaliers d’Heliopolis, doté d’un courage immense dont la Justice est la boussole. Arrivant sur les terres de Gilles de Rais en Vendée, la troupe de compagnon enquête sur de mystérieuse disparitions d’enfants. Très vite l’inquiétude laisse proie à la terreur.
Pour illustrer son œuvre, et pour la mettre à la sauce Power metal, Phoebus the Knight rajoute dans son histoire tout d’un tas de créatures fantastiques de type sorcière, zombies, démons … On est dans un Donjon & Dragon, dont les protagonistes sont ces chevaliers du bien, en guerre contre le mal qui sévit.
Installez vous dans votre fauteuil, montez le son, fermez les yeux : l’aventure commence !
L’EP s’ouvre sur le titre éponyme “The Cursed Lord”. Immédiatement on est happé par cette ambiance sombre et inquiétante …. quasi maléfique ! Gilles de Rais est maudit, attiré par les ténèbres ! L’orchestration prend aux tripes. Il faut dire que la musique colle à l’histoire racontée : celle des actes barbares commis par Gilles de Rais, qui est démasqué par les chevaliers d’Heliopolis, décidés à rendre la justice !
Ce qui est particulièrement agréable avec Phoebus the Knight est la richesse orchestrale déployée par Adrien Djouadou, magnifié par le chant d’Axel de Montalembert qui avec sa voix semi-lyrique apporte une dramaturgie angoissante. Puis … le growl d’Axel frappe et conclue la chanson. Belle réussite pour ouvrir un EP.
Conscients des abominations commises par Gilles de Rais, les chevaliers se rassemblent afin d’arrêter le tueur. “The Black Donjon”, second titre de l’EP se démarque par la gravité du moment. Les chevaliers combattent dans la cours du Donjon Noir, forteresse de Gilles de Rais. Celui-ci se barricade, protégé par des démons. Comme dans un pièce de théâtre, les membres du groupe se répondent. Noémie et Adrien complètent leur voix avec celle d’Axel pour un final épique dont on se surprend à scander l’hymne ” To Storm …The Black Dungeon“, auquel vient conclure une musique d’opéra absolument géniale.
“Surrounded By Darkness”, troisième titre de l’EP est le plus abouti. Sa force ? Illustrer l’histoire par le requiem de Mozart “Dies Irae”. Ebouriffant, l’orchestration prend au tripes et se termine par la chute de Gilles de Rais, vaincu par les chevaliers.
Phoebus the Knight choisi d’apporter un peu de douceur après une telle aventure, avec la balade dramatique chantée par Noémie. Pour cette chanson, la chanteuse interprète la marraine elfique de Gilles de Rais. Une dame qui a aimé le Maréchal de France avant son parcours meurtrier, et qui pleure sa mort. Une chanson sublime dont le rythme s’accélère et qui termine un EP qui nous aura tenu en haleine.
Chapeaux les artistes !