De la techno, du growl et du Power : pas de doute, Amaranthe est bien de retour avec “Manifest”, son sixième album studio.
Mettons les choses au clair d’entrée : Amaranthe ne fait pas parti des groupes qui déchainent les passions chez PMF et c’est donc votre serviteur du jour qui s’est sacrifié pour la rédaction de cette chronique, mettant de côté ses préjugés et aprioris sur la musique du combo Suédois.
Nous ne partons pas pour autant de zéro puisque nous avons eu à plusieurs reprises l’occasion de voir Elize Ryd et sa bande sur scène, en première partie de groupes prestigieux comme Powerwolf ou encore de Sabaton, sans que jamais le charme n’opère sur nos oreilles.
Il faut dire qu’Amaranthe est la figure de proue d’un Power Metal moderne, déroutant et encore très peu représenté, mélange de sonorités allant de l’electro dance au hardcore, en passant par le heavy et la pop.
Ce cocktail détonant est évidemment une nouvelle fois au cœur de ce nouvel opus, qui marque également les 10 ans du groupe. « Manifest » comporte donc une flopée de morceaux dans le pur style des Suédois, à l’image du très efficace « Viral », de « Fearless » ou du plus brutal « Archangel », des titres convaincants qui trouveront sans problème leur place dans la setlist des fans d’Amaranthe.
Sans surprise, on retrouve aussi derrière les micros le trio de vocalistes Elize Ryd – Nils Molin – Henrik Englund. Ce dernier s’illustre particulièrement dans sa partie de growl et balance un flot d’agressivité et de puissance qui dynamite complètement certaines compos. On pense notamment à « Do or Die » et surtout à « Boom !1 », un morceau tenant plus du Metalcore que du Power et dans lequel Henrik Englund fait étalage de son talent, s’offrant même un cours passage de rap en débitant les mots à la vitesse du « Rap God » Eminem.
Vous l’aurez compris, « Manifest » délivre son lot de titres qui feront headbanger et danser même les plus réfractaires. Toutefois, Amaranthe n’efface pas pour autant certains défauts récurrents, à commencer par sa tendance à un peu trop lorgner du côté de la Pop commerciale, en particulier sur les refrains sans grande inspiration de « Make it Better » ou encore de « Scream my Name ».
Il y a en fait un côté très frustrant chez Amaranthe : une qualité certaine pour les riffs incisifs qui est plombée par un enrobage pop et une facilité au niveau des textes totalement assumés qui rendent l’ensemble certes assez unique, mais aussi totalement clivant.
Alors oui, on le sait, Amaranthe revendique des inspirations très éclectiques, allant de Abba à Rammstein, mais la mayonnaise a parfois du mal à prendre, comme sur les deux ballades, « Crystalline » et surtout « Strong » (en feat avec Nooran Louhimo de Battle Beast), qui atteignent un niveau de niaiserie qui a fait exploser tous nos compteurs : « I know I made a lot of mistakes / I know I’m not perfect in any way / But after all, who’s the one to blame / When I don’t even know myself »….
Désolé, mais c’était trop pour nous.
Sortie : 02 octobre 2020
Label : Nuclear Blast
Genre : Power Metal Moderne
1. Fearless
2. Make It Better
3. Scream My Name
4. Viral
5. Adrenaline
6. Strong (ft. Noora Louhimo)
7. The Game
8. Crystalline
9. Archangel
10. BOOM!1
11. Die And Wake Up
12. Do Or Die