Sur le papier, le concert de Running Wild est celui que nous attendions le plus sur ce premier Hellfest. Imaginez : les Allemands n’ont jamais foulé les planches du festival et n’ont plus été aperçus en France depuis… 1991 ! Autant dire que leur venue en terre Clissonnaise était donc un événement à ne rater sous aucun prétexte, quitte à faire l’impasse sur l’énorme show de Gojira donné juste avant sur la « Mainstage 1 » voisine.
Running Wild étant un groupe qui tourne très peu, difficile d’imaginer à quoi s’attendre au moment de l’entrée de « Rock N’Wolf » sur scène. Et disons-le tout de suite : la déception a été plus violente qu’un coup de sabre entre les deux yeux.
Pour commencer, la setlist. La logique aurait voulu que Running Wild profite de ses retrouvailles avec le public Français pour balancer un énorme best-of de sa discographie, qui ne manque pas de tubes.
Il n’en sera rien. A l’image de son concert quelques jours avant au Metalfest de Plzen (République Tchèque), Running Wild a étrangement décidé de jouer les morceaux les moins connus de son répertoire, à quelques exceptions près : « Conquistadores », « Riding the Storm », « Bad to the Bone » ou encore « Under Jolly Roger », clairement les morceaux les plus appréciés du public ce soir-là. En revanche, pas de « Blazon Stone », de « Black Hand Inn » ni de « Port Royal » pour ne citer qu’elles. Des chansons pourtant réclamées corps et âme depuis longtemps par les fans mais que la formation d’Hambourg a décidé de rayer de son répertoire.
Ensuite, le show en lui-même. On le sait, Running Wild ne dispose pas d’une scénographie énorme et le fait que leur technicien soit malade ce jour là n’a pas arrangé les choses. Ok, soit. Mais cela n’empêche pas le groupe de montrer un peu d’enthousiasme sur scène. C’est bien simple, jamais Rolf Kasparek n’a semblé être concerné par sa prestation et quand ce dernier a voulu faire chanter le public, il s’est retrouvé face à un mur, tout simplement car personne ne connaissait les chansons… Un moment assez gênant, accentué par l’horaire très tardif, le dernier jour du festival. Il n’en fallait pas plus pour se retrouver avec un concert mou du genou, qui fait pâle figure avec celui de Gojira juste avant.
Vous l’aurez compris, le concert de Running Wild aura été une expérience plutôt traumatisante pour les fans que nous sommes et après avoir discuté avec d’autres festivaliers présents, il semble que ce sentiment soit largement partagé.
Pourtant, musicalement, le groupe tient encore largement la route : que ce soit sur le plan vocal ou technique, Running Wild reste une valeur sûre. Le problème est plus à chercher du côté de la motivation et de l’envie de faire plaisir aux fans. A ce niveau, le groupe a clairement raté sa prestation et n’a jamais semblé être content d’être là. C’est d’autant plus dommage que ce passage en France, 30 ans après, sera probablement le dernier.
SETLIST :
- Fistful of Dynamite
- Purgatory
- Rapid Foray
- Riding the Storm
- Branded and Exiled
- The Shellback
- Bad to the Bone
- Crossing the Blades
- Under Jolly Roger
- Soulless
- Conquistadores
- Raise Your Fist
